Si il possède une belle filmographie en tant qu'acteur avec une bonne centaine de films, Edmund Purdom n'aura réalisé qu'un seul long métrage, et encore à peine, puisqu'il ne finira même pas le tournage de ce Don't Open Till Christmas étant remplacé successivement par Derek Ford pour quelques jours puis par Ray Selfe pour finir le boulot. Le scénario lui aussi sera remanié en court de route expliquant sans doute l'aspect un peu décousu et bordélique du résultat final. Don't Open Till Christmas est un film d'horreur de noël, un slasher bancal avec un tueur de père et de mère noël (parité oblige), enfin un tueur de tout ce qui porte un costume de Santa Claus.


Le film nous replonge donc dans l'ambiance d'un noël londonien des années 80. Mais en cette période festive Scotland Yard est sur es dents puisqu'un tueur s'en prend à des personnes déguisés en père noël en multipliant les cadavres. L'inspecteur Harris tente donc de démasquer ce mystérieux serial killer.


Don't Open Till Christmas est un film assez mal foutu tant dans son écriture que dans sa mise en scène. Les réécritures du scénario et les multiples réalisateurs ne sont sans doute pas étrangers à cette sensation de chaos et de fouillis. On pourra notamment s'étonner des motivations du tueur qui passe d'une obsession pour l'habit de père noël à une pratique de meurtre et de séquestration envers des jeunes femmes, même si ça reste plus ou moins cohérent au titre qu'elles ont été témoins de ses méfaits. Le film ne possède pas vraiment de personnage principal changeant même d'héroïne/final girl en cours de route avec un personnage à priori secondaire qui se retrouve propulsé au premier rang vers la toute fin du long métrage. Difficile également de se motiver à suivre cette enquête poussive fort heureusement émaillée de façon régulière de meurtres sadiques et sanglants même si ils sont souvent assez mal foutus.


Il reste tout de même le plaisir d'un petit film horrifique à l'ambiance assez glauque nous offrant l'un des plus troublant défilés de père noël moisis de l'histoire du cinéma. Car sous les fringues du gros bonhomme rouge et blanc on croisera un clochard, un alcoolique à vélo, un voyeur, un fils à maman qui vient se rincer l’œil dans un peep show, un gros type dans un urinoir, un père noël noir ou une mannequin les miches à l'air sous la veste de popeline et il devait cailler vu comment la pauvre à la chair de poule. Quant au body count du film il est assez conséquent avec une quinzaine de victimes et il nous permet surtout de découvrir les mille et une façon d'atomiser un papa noël avec divers techniques et armes tranchantes. Nous verrons donc des pseudos pères noël être brûlé vif, égorgé, énucléé, castré, éviscéré, étranglé, poignardé, électrocuté, explosé, transpercé ou se prendre un bon coup de machette en travers de la tronche. A noter également l'anecdotique et courte apparition de Caroline Munro (Un petit jour de tournage) venue pousser la chansonnette et un cri en robe rouge à paillettes. Quant au traumatisme qui viendra nous expliquer cette haine du costume de père noël il est copié sur l'excellent Christmas Evil avec un gosse découvrant son père avec la pantalon rouge et blanc en bas des jambes en train de culbuter une invitée. L'occasion de rappeler que si vous ne voulez pas de gosses psychopathes, évitez de leur offrir un couteau pour leur six ans et attendez d'être seul pour remettre une bûche dans la cheminée, métaphore poétique m'évitant l'emploie de celle du fourrage de la dinde.


Pour conclure il est évident que ce Don't Open Till Christmas est loin d'être un bon film et il n'est même pas assez mauvais pour basculer dans la catégorie des nanars sympathiques. Il reste cette ambiance un peu poisseuse et inconfortable qui contraste bien avec la magie de noël et ce sentiment d'un film tellement mal torché que tout semble pouvoir arriver, le meilleur comme le pire.

Créée

le 21 déc. 2023

Modifiée

le 17 mai 2023

Critique lue 38 fois

5 j'aime

3 commentaires

Freddy K

Écrit par

Critique lue 38 fois

5
3

D'autres avis sur Don't Open Till Christmas

Don't Open Till Christmas
RENGER
2

Manque d'homogénéité tout long du film…

Un sadique vient gâcher les fêtes de Noël en plein cœur de Londres. Toutes les victimes ont un point en commun, elles sont habillées en Père Noël. Il s’agit du seul et unique long-métrage de l’acteur...

le 17 févr. 2021

1 j'aime

Don't Open Till Christmas
Terreur-Rampante
6

3615 Père Noël

Les plus :- Un Père Noël assassiné toutes les 5 minutes et ce qu'il faut de nudité 80s : on ne s'ennuie pas.- Mention spéciale à Edmund Purdom (Le Sadique à la tronçonneuse), qui réussit l'exploit de...

Du même critique

Orelsan : Montre jamais ça à personne
freddyK
8

La Folie des Glandeurs

Depuis longtemps, comme un pari un peu fou sur un avenir improbable et incertain , Clément filme de manière compulsive et admirative son frère Aurélien et ses potes. Au tout début du commencement,...

le 16 oct. 2021

76 j'aime

5

La Flamme
freddyK
4

Le Bachelourd

Nouvelle série création pseudo-originale de Canal + alors qu'elle est l'adaptation (remake) de la série américaine Burning Love, La Flamme a donc déboulé sur nos petits écrans boosté par une campagne...

le 28 oct. 2020

55 j'aime

5

La Meilleure version de moi-même
freddyK
7

Le Rire Malade

J'attendais énormément de La Meilleure Version de Moi-Même première série écrite, réalisée et interprétée par Blanche Gardin. Une attente d'autant plus forte que la comédienne semblait vouloir se...

le 6 déc. 2021

44 j'aime

4