A part aux fans inconditionnels de Harry Styles (public-cible : ado à couettes), on ne sait pas trop à qui s'adresse Olivia Wilde avec son film qui est esthétiquement joli mais ultra-clinquant (il ressemble parfois à une pub One Million de Paco Rabanne sous ecsta...), à la bande musicale hilarante malgré elle (imaginez-vous écouter deux heures de halètements orgasmiques féminins... Vous tenez la BO de Don't Worry Darling, un véritable fou-rire nerveux pour notre part) et surtout : une intrigue dystopique qui pioche dans le féminisme le plus basique, le moins réfléchi, le plus "facilement assimilable" (et donc risible pour ceux qui préfèreront penser à la crédibilité de toute cette histoire). Vraiment, n'y allez que si les scènes (rapidement) torrides avec Harry Styles (qui joue ici au strict minimum, on sait pourquoi il veut déjà raccrocher, dommage car Dunkerque nous avait donné un espoir d'y trouver un bon acteur à suivre) vous intéressent, car autrement on devine le twist principal très tôt, trop aidé par les indices qui mangent l'écran à chaque seconde. Balayons aussi du revers de la main l'interprétation caricaturale de Chris Pine, qui ne sert que d'antagoniste machiste "prêt à penser" pour aider encore un peu plus le public qui n'aurait pas compris de quoi parle le film (la finesse d'un Virgin Suicides est à mille kilomètres). On sauve heureusement Florence Pugh, dans son interprétation la plus absente, ce qui, pour une actrice aussi talentueuse qu'elle, reste d'une valeur toujours supérieure à ce que propose l'ensemble du casting. La mise en scène d'Olivia Wilde est doté de jolis plans, et font de ce film une oeuvre léchée pas désagréable à l'oeil, mais gangrénée par son "prêt à penser" post-MeToo vraiment pas fin, par un final toujours plus drôle malgré lui (ridiculement démesuré), par ses scènes d'hallucinations illisibles et gratuites, par son casting en petite forme, et surtout par sa BO à pleurer de rire... Un film fémi-dinette.