Il y a quelque chose en plus, quelque chose plus fatalement passé sous silence dans le secret de l’intimité de ce couple, quelque chose qui n’a plus rien à voir avec l’idéologie.
L’idée du fantasme totalitaire est importante mais il faut l’extraire de ses conséquences politiques et sociales. Le choix du cadre patriarco-débilitant des années 50 est une utopie évidemment dépassée et le film fait appel à l’intelligence du spectateur qui comprend que la critique idéologique n’est plus d’actualité. C’est un autre type de fantasme qui nous intéresse; le fantasme que l’autre lit dans nos pensées, que l’autre a un pouvoir absolu sur nous, une idée que seule la folie amoureuse réalise. Être “tout” pour quelqu'un et tenir quelqu'un comme “tout” pour nous peut aller jusqu’à nous faire renier le témoignage de nos sens. L’espace amoureux est à l'image du délire psychotique que traverse le personnage principal pour sortir de la simulation.
Bref tout cela pour dire qu’Alice ne s’émancipe pas du regard masculin ou d’une forme de totalitarisme, mais tout simplement de l’aliénation amoureuse, bien qu'elle prevoit quelqu chose d'encore plus grand...