Donne-moi la main par Brice B
Après une introduction sous forme de dessin animé japonais, une des grandes passions du réalisateur, qui plante le décors du film, voilà le spectateur du film plongé dans le road trip de deux adolescents, deux frères jumeaux qu'on imagine approcher des 18 ans, décider de tout plaquer, papa et la boulangerie, pour aller assister à l'enterrement de cette mère qu'ils n'ont jamais connue en Espagne.
Ainsi marchent Antoine et Quentin, faits d'amour fraternel fort et à même raison d'une forme de violence qui outrepasse fréquemment le simple jeu. Au cours de la virée à travers la France, ils feront des rencontres comme autant d'initiations dans la vie. Quand l'un prend le chemin des jolies filles aux formes gracieuses et à la poitrine opulente, l'autre goûte aux plaisirs interdits avec un garçon d'un soir à la peau mate et à l'œil brillant. Une séparation symbolique qui marquera progressivement les chemins séparés qu'emprunteront les deux frères jusque là si proches.
Si le réalisateur réussit à porter à l'écran ce lien ineffable qui unit une fraternité gémellaire, la beauté du film repose beaucoup plus sur l'histoire et la photographie du film, faite de plans d'extérieurs alternant lumières froides et couleurs chaudes, que sur l'interprétation mièvre des deux jumeaux Carril, dont les répliques fades et le ton peu convaincu donnent aux dialogues une impression d'inutilité.
Donne-moi la main reste néanmoins un film sensible et touchant sur la séparation physique et spirituelle de deux jumeaux jusque là maintenus dans leur cocon d'unicité.