Statut de film culte confirmé. Revoir Donnie Darko 14 ans après sa sortie m'a procuré autant de plaisir que lorsque je l'ai découvert sur grand écran. Le premier long métrage de Richard Kelly (auteur de l'incompréhensible Southland Tales ou du très réussi The Box) nous laisse pantois face à sa maîtrise tant les sujets traités sont variés, survolés mais sans délaisser leur importance. Donnie Darko est une espèce d'Ovni, entre science-fiction et drame adolescent, un film intelligent et diablement bien mis en scène. A la fois touchant et stressant, Richard Kelly dresse admirablement le portrait de cet adolescent mal dans sa peau car incapable de s'identifier au monde qui l'entoure. Et pourtant, il le traite presque comme si il s'agissait de la personne la plus sensée. C'est d'ailleurs ce point de vue que partagent les personnages récurrents de l'histoire. Ce sentiment d'être seul avec leurs convictions et leurs goûts face à la loi du nombre, face à la masse directrice. The loosers win (les perdants gagnent) serait la phrase la plus appropriée pour refléter le message profond du film. Et au delà du fond, c'est aussi la forme, l’œil de Richard Kelly dans certains de ses plans magnifiques, les musiques adroitement associées aux images, les scènes méta-physiques brillantes comme ce chassé-croisé de lignes directrices mettant en image les lignes de temps des individus. Un véritable coup de maître pour une oeuvre qui n'a pas pris une seule ride. It's a mad world.