Passé totalement inaperçu en salles à sa sortie en 2001, "Donnie Darko" fait partie de ces œuvres devenues cultes grâce au marché vidéo, au bouche-à-oreille, et surtout à leur atmosphère singulière... Donnie est ici un adolescent perturbé, victime de somnambulisme. Jusqu'au jour où sa marche nocturne le sauve d'un étrange accident. Il est alors victime d'hallucinations, et commence à parler à un curieux ami imaginaire...
Horreur, fantastique, réflexions scientifico-philosophico-religieuses, critique de la société américaine conservatrice de la fin des 80's : le scénario de "Donnie Darko" est un mélange assez unique qui amène à réfléchir, et qui propose une intrigue mystérieuse, aux significations ouvertes. De nombreuses théories ont d'ailleurs circulé sur ce film par la suite. A noter qu'un Director's Cut existe, et donne quelques pistes de compréhension plus explicites (ce qui est un peu dommage !). Pour enrober le tout, Richard Kelly offre une mise en scène de qualité, avec des plans travaillés, et de très bonnes idées de montage ou de mise en scène (les séquences avec Frank notamment).
Jake Gyllenhaal (alors inconnu) porte admirablement le film en incarnant ce lycéen intelligent et confus, et parvient à jouer sur un registre de folie tout en restant attachant. Ce rôle contribuera d'ailleurs à faire décoller sa carrière. On ne peut malheureusement pas en dire autant de Richard Kelly, qui a réalisé deux autres films moins réussis avant de disparaître du circuit... Il n'empêche, "Donnie Darko" fait partie de ces classiques des années 2000 qui valent le coup d’œil et qui déroutent. A noter, la présence dans un petit rôle d'un inquiétant Seth Rogen, qui deviendra par la suite un adepte de la comédie !