On peine souvent à déterminer quel est son film préféré. Tu vogues d’oeuvre en oeuvre sans réellement faire ton choix. Puis un jour, tu le vois. En deux heures, c’est le coup de foudre. Il t’abîme et te transporte. Vous vivez depuis une grande histoire d’amour que nul n’a le droit ni le pouvoir d’entacher. Ses imperfections le rendent parfait à tes yeux. Ce film, pour moi, c’est Donnie Darko.
Donnie Darko, est un conte philosophique. Un drame sur la fin du monde. Une tranche de vie. Un film de super-héros. Un film d’horreur. De la science-fiction. Univers parallèles, voyage dans le temps. Adolescence. Schizophrénie. Psychanalyse. Dieu.
Ce petit bijou de noirceur, ce diamant brut comme il en sort rarement ; je ne saurais expliquer l’impact qu’il a eu sur moi, mais il m’a attristée et transportée dans un état second. Rythmé par une bande originale finement choisie, il fait partie de ces films qui sont le reflet d’une société imparfaite et troublée, à l’encontre de ce que l’on nous montre souvent à l’écran, à la manière des films de Lynch ou, différemment, Aronofsky (tu as vu Pi ?). Les complexes interprétations et interrogations découlant du film – scientifiques, philosophiques, théologiques – témoignent de sa richesse, ainsi que d’innombrables références culturelles, notamment littéraires : Graham Greene, Stephen King, Richard Adams…
Jake Gyllenhaal est fabuleux. Charismatique, dérangé, il est accompagné de performances tout aussi impressionnantes du reste des acteurs. La photographie contribue à une ambiance malsaine, étrange, voire effrayante, mais également infiniment mélancolique. Regarder Donnie Darko est comme faire l’expérience d’un doux cauchemar éveillé.