Wonder Wheels
Si je suis encore loin d'avoir abouti la filmographie de l'Américain Gus Van Sant, j'ai un attrait pour elle, je compte bien voir ses autres œuvres, sans pour autant me presser, laissant l'occasion...
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le 26 avr. 2018
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Bon bon bon, eh bien, très bonne surprise.
Je dois avouer que j'avais un peu peur de ce film, malgré tout le bien que je peux penser de Gus Van Sant. Il faut dire que la bande-annonce que j'ai vu était assez catastrophique et compilait à peu près tout ce que je déteste dans le genre : un film sur un type alcoolique qui se retrouve en fauteuil roulant, évidemment "based on a TRUE STORY" (ce qui est gage de qualité pour certains, faut le savoir hein), et incarné par un Joaquin Phoenix à la coupe de cheveux improbable. Handicapé qui va évidemment rencontrer des gens bons qui vont lui faire reprendre goût à la vie, le tout ponctué de grandes phrases tr0 émouvantes, d'une petite musique folk, et se concluant évidemment sur la fameuse scène du gentil handicapé et de sa copine qui se tient à son fauteuil dévalant tous deux la route en criant de joie... enfin la bande-annonce immonde, quoi.
Mais bon, c'est Joaquin Phoenix devant la caméra, et Gus Van Sant derrière, Gus Van Sant qui n'a à ma connaissance jamais rien réalisé de mauvais (il paraît que son précédent film était raté, je ne l'ai pas vu, je le regarderai à l'occasion, mais ça n'a pas l'air si nul que ça, franchement). Et finalement c'est bien. Et je n'ai pas grand chose à reprocher, à l'exception de la coiffure dégueu de Joaquin Phoenix. Et, après vérification, il s'avère que le vrai type avait réellement une tignasse rousse affreuse, donc on va dire que c'est pardonné.
Le film raconte donc la vie pas facile du caricaturiste John Callahan, né roux, devenu alcoolique à treize ans, et paraplégique à vingt-et-un. Bref, beaucoup de tares pour un seul homme, mais qui développera heureusement un certain don pour le crayon, et parviendra finalement à se faire connaître aux USA avec ses dessins satiriques politiquement incorrects (en réalité assez gentillets, mais bon, tout est subversif chez ces puritains d'amerloques... tout ça reste petit joueur au pays de Charlie Hebdo).
Et, joie ! le film parvient à éviter les écueils presque fatals du genre. Il ne verse pas dans le misérabilisme ni dans l'émotion gerbante, et n'essaye pas de te faire chialer sur le sort du type à grand renfort de musique de merde. Ce qui ne veut pas dire que l'on ne ressent rien pour ce type - je pense à deux scènes très dures émotionnellement - mais on ne sombre pas dans le pathos vaseux.
Comme toujours, Joaquin Phoenix est très bon, et rejoint à cette occasion la belle et grande famille des acteurs capables de rester charismatiques malgré la pire coupe de cheveux du monde (association parrainée par Javier Bardem depuis 2008). Rooney Mara, malheureusement peu présente, forme malgré tout une belle alchimie avec lui (ce qui est prometteur pour leurs retrouvailles en Jésus et Marie-Madeleine à la fin du mois). A noter aussi un Jonah Hill surprenant en mentor charismatique.
Bref, c'était bien sympathique.
Créée
le 24 févr. 2018
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