Si vous veniez (comme nous) attiré par l'info improbable "C'est Dany Trejo qui double Babouche" (le genre d'argument qui nous vendrait n'importe quoi), eh bien : vous vous êtes fait arnaquer. Contrairement au dessin animé, la féérie est absente de ce film d'aventures, aussi la carte ne parle pas, le sac à dos ne parle pas, pas d'amis animaux qui aident Dora, et surtout : Babouche a deux phrases (donc Trejo aussi). Premier soupir. La deuxième soupir advient quand on découvre la qualité très piètre des effets numériques (une horreur), une bouillie numérique insaisissable, puis le troisième soupir arrive quand on voit le design affreux de Babouche (il fait limite peur), le "oh, lui, c'est un méchant à la fin, je le parie...oh ben c'est gagné ! C'est gagné, yes we did it...", et les gags qui tombent à l'eau très fréquemment (le marais aux pets, la "rave party" imitée interminablement par un Michael Pena qui vient cachetonner, comme Eva Longoria malheureusement, et Benicio Del Toro en Chipeur qui écharpe son anglais volontairement... on n'a pas les mots). Seule Isabela Merced (qui avait joué dans le très sympa Apprentis Parents, et reviendra tardivement dans des bons rôles - même si le film n'est pas irréprochable - avec le récent Alien Romulus) essaie de tirer son épingle du jeu, en fait des caisses pour être assez niaise pour jouer une Dora crédible, et y parvient bien (elle fait le taf demandé). La partie dessin animée du film est un ajout gratuit qui n'est pas bien exécuté (les designs ne sont pas ceux du dessin animé), et n'aboutit sur rien, un pur fan-service raté. Dora et la Cité perdue est une adaptation purement commerciale d'un dessin animé international, qui n'essaie jamais (on peut arrêter cette phrase ici). Les ajouts numériques sont laids, le fantastique n'est pas présent (donc on s'ennuie, et ce n'est pas fidèle du tout à l'esprit du dessin animé), et le casting est un pur appât à gogos (ne vous faites pas avoir). Allons-y, let's go, c'est parti (loin de ce film) les amis !