Pendant plusieurs décennies Franco s'est amusé à faire enlever des enfants à leur mère dès la naissance pour les faire adopter par des familles qu'il considérait plus méritantes ou aptes à élever un enfant. C'est ce qui est arrivé à Vera qui n'a cessé depuis de chercher son fils Egoz qui a 20 ans et a été adopté par Cora. Lorsqu'ils se retrouvent, ils décident de se venger de cette injustice...
Et je vous avertis, malgré un sujet très intéressant, cela n'a ni queue ni tête ! Pour un premier film j'essaie toujours au maximum de faire preuve d'indulgence. Impossible ici où je me suis sentie comme une souris de laboratoire prise dans un labyrinthe infernal. J'ai failli sortir mais j'ai pensé que le troisième chapitre rehausserait le niveau. Il n'en est rien.
Après un démarrage abscons (où j'ai senti instantanément planer l'expérience de laboratoire) le film nous fait suivre Vera qui cherche son fils mais de la façon la plus opaque qui soit. On n'y comprend rien. Comme dans le film de Téchiné, la voix off est omniprésente, tantôt elle lit des missives tantôt elle exprime des sensations. On passe d'une voix à l'autre au fil des chapitres. On assiste à des intermèdes musicaux pas déplaisants mais sans lien avec l'histoire. On subit des plans fixes sur une cascade, un objet (purée les gars : ARRÊTEZ DE FILMER DES OBJETS... je vous assure, ils sont inanimés et n'ont pas d'âme) et dans le deuxième chapitre on découvre l'action comme au travers d'une longue vue : l'écran est devenu circulaire. Toutes ces affèteries, ce maniérisme ne trouvent aucune justification et agacent plus qu'ils ne séduisent. Incroyablement complexe et tortueux, agrémenté de peu de dialogues, incroyablement long, le film, ennuyeux au possible se conclut aussi étrangement qu'il a démarré.
Il y a pourtant les magnifiques Lola et Ana qui malheureusement ne peuvent transmettre la moindre émotion tant leurs personnages sont silencieux et impénétrables.