Riri,garçon né dans une famille ultra catholique,présente une sérieuse anomalie physique:il n'a pas de verge.Ce dont il se désole à l'adolescence,et il voudrait bien que ça change car,c'est bien connu,mieux vaut une mort subite qu'une mort sans bite.Heureusement,il est embauché dans une serre où un scientifique japonais,le professeur Toroto,ne pas confondre avec "Mon voisin Totoro",ni avec le professeur rototo,mène des expériences visant à faire grossir les légumes.Buvant par inadvertance le breuvage inventé par le chercheur,Riri se voit soudain doté d'un énorme instrument,ce qui provoque la convoitise de tout un tas de malfaisants qui veulent s'approprier la découverte.Alors là,on touche le fond et ce Mocky cru 2011 fait pitié.L'ami JP est le spécialiste de la combine à deux balles,du bâclage et du laisser-aller,mais il s'est surpassé à tout point de vue pour cet opus effarant.Mocky le producteur n'avait apparemment pas un rond,d'où sans doute l'absence totale de comédiens connus et la pauvreté de décors minables dénichés dans des coins paumés de la banlieue parisienne.Son scénario et ses dialogues dépassent tout ce qui a pu se faire en termes de nullité,rappelant les riches heures de l'ineffable Philippe Clair dans les seventies,mais en pire.Sa réalisation est inexistante,une caméra statique peinant à suivre les déplacements pourtant super mous des personnages.Quant à son montage,il est des plus approximatifs et les scènes sont coupées au petit bonheur.Même en tant que comédien,il ne s'est pas trop impliqué,apparaissant brièvement au début et à la fin du film.Ses principaux lieutenants sont égaux à eux-mêmes,ce qui n'est pas une bonne nouvelle.Le directeur photo Jean-Paul Sergent nous inflige cette image DTV que connaissent bien les spectateurs des Mocky de cette période,et Vladimir Cosma a cette fois opté pour une musique de fanfare,tandis que l'assistant-réalisateur Antoine Delelis ne joue pour une fois pas dans le film,contrairement au régisseur Fabrice Colson.Il y a deux aspects dans "Dossier Toroto",le premier étant la traditionnelle charge anti-catholique.JPM,coincé dans sa vision datée et obsessionnelle du sujet,sombre dans la caricature délirante,les curés étant forcément des pédophiles et des sex addicts,et les cathos tradis des demeurés arriérés qui en sont encore à la ceinture de chasteté.Autre versant du film,qui retarde lui aussi de plusieurs guerres,les hommes et les femmes sont obnubilés par la taille des pines,qui doivent obligatoirement être grosses.Ces fines observations sont délayées au fil d'un récit décousu marqué d'un humour que seul l'auteur croit irrésistible.On se court après à deux à l'heure,on gesticule dans le vide et on s'exprime dans tout un tas de langues sans raison apparente.Le sens du loufoque du réalisateur perce cependant de temps à autre et la débilité du truc provoque parfois un rire trop bref,à la manière des grosses comédies franchouillardes d'autrefois.Particularité du film,l'omniprésence des hommes nus.On n'a jamais vu,à l'exception des pornos gays bien sûr,autant de types à poil,le sommet étant atteint dans ces scènes où un scientifique allemand parle au téléphone,allongé sur une table de massage dans un gymnase rempli de mecs à loilpé qui font de la muscu ou du mur d'escalade et s'enculent de temps en temps.Pour le casting,JP ne s'est pas emmerdé et a confié tous les rôles à sa joyeuse troupe habituelle de gueules cabossées avec au premier rang,pour jouer Toroto,l'insubmersible Jean Abeillé qui n'a rien d'un asiatique et encore moins d'un scientifique.Olivier Hémon est un gendarme affligé d'une bite de plus de deux mètres,la belle Pamela Ravassard et Emmanuel Nakkach forment le jeune couple catho ignorant des choses du sexe,le géant Guillaume Delaunay est un médecin félon,Noël Simsolo un beau-père intrusif,Christian Chauvaud un macho qui veut un membre encore plus gros,Jean-Christophe Herberth un père supérieur sodomisé par ses moines,Raphaël Sheer un envoyé du Vatican,Alain Schlosberg et Christophe Bier des ministres dépassés,Michel Stobac un colonel au cul hyper poilu,et la superbe noire Anksa Kara est une révélation en soubrette pas farouche.Naturellement ils ne sont pas dirigés et jouent tous n'importe comment.Détail important,le film ne dure qu'un heure et sept minutes,c'est très précis et le tournage n'a probablement pas duré beaucoup plus.Dans sa présentation,Mocky dit qu'il vaut mieux un film drôle et court qu'un long et ennuyeux.Pas de bol,le sien est à la fois court et rasoir.Il dit aussi que les Laurel et Hardy de naguère avaient ce métrage,ce qui est vrai,mais la comparaison est surréaliste tant ce malencontreux navet est à mille lieues des brillantes comédies du duo ricain.