La guerre froide a inspiré un paquet de films, Red Heat est de ceux-là. Si l'idée de narrer les aventures d'un duo de flics que tout oppose - l'un, colosse russe peu loquace qui concasse du coriace, l'autre, flic américain à l'attitude cocasse et à l'air faussement badass, balançant ses feintes fadasses à une audience qui rêvasse - lancés à la poursuite d'un dealer/tueur d'envergure, le film de Walter Hill n'est au final qu'une tentative de buddy movie ratée.
Et pour cause: le duo ne fonctionne tout simplement pas. Rien ne marche d'ailleurs. L'histoire est téléphonée et ne passionne jamais. Les blagues tombent à plat. L'action n'est pas toujours bien mise en valeur, si ce n'est l'introduction gay-friendly ainsi qu'un gunfight ou deux pas trop mal fichus. La photo est au mieux quelconque, et tout comme les soupirs du spectateur, les séquences vues et revues finissent par s'enchaîner. Mais surtout, surtout, le pire...
Belushi est juste insupportable avec ses tentatives de punchlines, une vraie caricature ambulante du flic cool américain des 80's, le charisme et l'humour en moins. Quitte à prendre du lourd pour seconder un russe, il aurait été plus judicieux d'opter pour Sylvester Stalline, je dis ça...autrement, Schwarzy est fidèle à lui-même, en mode gros bourrin russe (à l'accent autrichien, bien entendu). O'Ross, cop killer tellement méchant que juste tu vois sa tête et tu sais pourquoi il est là. Un trio réuni avant tout pour le pire. Le con, la brute et le truand.
A noter la présence de Gina Gershon, de Brion James et de Fishburne qui s'appelle encore Larry: ouais ouais, y'a comme qui dirait une couille dans le poisson. Sans faire d'étincelles, la bande originale s'en sort tout à fait honorablement. Quel dommage que le travail de James soit venu Horner une série B aussi insignifiante qu'elle est bourrée de clichés.
La seule trace de second degré réussie de l'oeuvre viendra finalement de Walter Hill himself: créer un divertissement composé de scènes déjà vues mille fois et l'intituler "Red Heat", bravo mec ! Mais mon bon Hill, avec Double Détente, tu nous auras au moins prouvé malgré toi qu'il ne suffit pas d'avoir un expert en levage de fonte pour porter des Walter...