Double Anal

Moi à la base, je voulais me taper un grand film asiatique. Puis je me suis dit «Oh puis non, pas envie d'un film avec Jackie Chan. Puis de toute façon, il est meilleur dans le dessin-animé. Quand il n'y a pas Jade ou les talismans, c'est bien mais pas autant qu'avec eux». Du coup je me suis renseigné, on m'a dit Kurosawa, Kobayashi et Tsui Hark. Or moi, j'aime bien Robin des Bois. Du coup, j'ai tapé Hark dans google, et j'ai téléchargé «Double Team JCVD». Je me suis donc dit «oh cool j'aime bien les doubles, par contre je n'ai pas le logiciel JCVD pour regarder le film». J'ai essayé. Ça a marché. Je me suis fait enculer. En double.

Car en fait dans Double Team, il n'y a pas vraiment de Team et encore moins de Double. C'est assez décevant. On nous ment. Du coup je stoppe, me renseigne sur internet. Je tape Double Team sur Google et me voilà propulsé sur 8 onglets dont un pour Nanarland, un sur un site où j'ai vu la maman d'Evy Nadler et les autres pour les listes d'el-thedeath.

Du coup, je relativise et relance le film. Pour un nanar, ça commence même plutôt bien à vrai dire de wallah. Pour la rencontre entre JCVD (pas le logiciel) et le basketteur Rodman, malgré les médiocres transitions, c'est assez généreux en punchlines. Punchlines tellement de qualités, que "deux peuvent tuer un homme, trois un rhinocéros". Ça n'a aucun sens mais c'est comme ça, et comme il y en a deux-trois par scènes et qu'après la scène 5 c'est le néant, la savane n'a donc pas à s'en inquiéter.

Plus on avance dans le film, plus les cheveux de Rodman prennent de la couleur et plus c'est nul. L'excès de coolitude du début dérive sur des incohérences faciles qui auraient mérité un minimum de réflexion pour en faire des trucs biens. Les incohérences d'une voiture qui se verrouille toute seule, c'est de la merde. L'incohérence du fait que «tuer un méchant c'est dangereux. C'est moins dangereux de le garder avec nous en vie dans notre Club Med Privé» fait rire jaune, on aurait pu trouver meilleure excuse. Pareil pour l'incohérence de «Je t'aide, car tu me dois de l'argent comme je te donne des armes… Enfin c'est vrai que j'aurai pu refuser de te donner les armes, mais je n'y a pas pensé». Je ne sais pas moi, on aurait pu jouer du côté pseudo-homosexuel de Rodman pour qu'il soit convaincu par la musculature de Jean-Claude, ça aurait été plus fun et moins con. Car là il est bon qu'à faire la pédale tatouée et percinguée. A mi-chemin entre pédale dure et pédale douce le mec, pédale demi-molle quoi.

La mise en scène du grand réalisateur asiatique quant à elle, claque autant qu'elle est gentiment ridicule, hollywoodisation oblige. Pourtant on ressent les bonnes initiatives gâchées à travers les courts plans-séquences et zooms tape-à-l’œil. La mise en scène du film avec la mère d'Evy était plus aboutie quoi. Autre problème, c'est qu'entre les trois grosses scènes d'actions, les scénaristes ont essayé de mettre des transitions, mais c'est d'autant plus ridicule car ça essaye vraiment d'être crédible. Alors que ça ne l'est pas du tout. Heureusement, qu'on nous offre un Jean-Claude faisant sa séance de musculation / grand écart sur musique porno', ça en jette. Presque autant que lorsqu'il a l'idée d'auto-mutilation, seul truc intelligent du film.

Fruit d'une époque où le Nokia était tendance, Double Team aurait du faire comme lui et fermer son clapet. Car Double Team ne voudra décidément jamais son remake coquin qui, lui, tient sur la longueur bien que le spectateur pas forcément.

(N'hésitez pas à me MP pour avoir le fameux lien, ou tapez «Double Team Nadler Milf». Ne me remerciez pas.)