La lutte de classes sous le sapin

Un Noël qui tourne mal ou la lutte de classes selon Autant-Lara: le futur réalisateur de La traversée de Paris (1956) livrait avec Douce une satire sociale grinçante et jubilatoire qui n’exclut toutefois pas l’émotion. La scène la plus célèbre du film montre la comtesse de Bonafé (extraordinaire Marguerite Moreno) rendre visite à «ses» pauvres pour leur apporter quelques frusques dont elle veut se débarrasser. Des petits vieux qu’elle se plaît à humilier avec un effroyable cynisme avant de leur quitter en leur souhaitant «patience et résignation». Une formule que le régisseur retourne en conseillant à Irène, avec laquelle il envisage de partir pour le Canada, de faire preuve plutôt d’ «impatience et de révolte» contre un ordre social inique. L’interprétation est au diapason des dialogues ciselés au scalpel d’Aurenche et Bost et de la photographie aux sublimes contrastes signée Philippe Agostini, par ailleurs le mari d’Odette Joyeux, une actrice un peu oubliée aujourd’hui qui trouvait avec Douce le rôle de sa vie.

SteinerEric
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le 29 août 2020

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Eric Steiner

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