Malgré les louanges de la part d´une soi-disant bonne critique et malgré le prix Delluc du premier film, Douches Froides souffre des nombreux symptômes du jeune réalisateur.
Rappelant la naissance des pieuvres de Sciamma par la thématique sportive et la focalisation obsédante sur les corps nus de jeunes pubères (ici masculins, à l´inverse de Sciamma), Douches Froides révèle tout de même une maîtrise nettement inférieure et laisse présager d´un avenir bien moins radieux que celui de sa congénère. En effet, outre le ton du film qui finalement n´est jamais trouvé, les récits secondaires et principaux s´entremêlant avec une grammaire assez bâclée manquant de cohésion, le scénario plat, les pistes sonores assez mal agencées et les personnages un peu trop typés (le fils de "bourge", le fils de pauvre, le père alcoolo, la jeune "chaudasse", le trio incohérent à la Jules et Jim... ), ce qui déçoit principalement, c´est le pauvreté de la mise en scène d´un film qui insiste jusqu´à la nausée sur les jeunes sportifs à poil et leur pénis, leur slip gonflé et les gouttes blanchâtres qui coulent d´on ne sait quel inconscient (consciemment) refoulé du réalisateur n´osant pas le film ouvertement homosexuel, et ce sans vraiment jamais magnifier la beauté de ses corps, la faute à un cadrage et à une photographie sans grâce.
À l´image du protagoniste recalé au bac, la copie d´A. Cordier est à revoir s´il veut décemment aller de l´avant.