Henry Fonda contre le reste du monde !
Genre toujours très risqué voir même casse gueule, le huis clos peut très facilement être d'un ennui sans nom s'il est mal maitrisé.
Il faut plus que de coutume, quelque chose pour accrocher le spectateur, un sujet, une ambiance, ou encore des comédiens talentueux pour donner vie à cette pièce unique qui servira de décor durant 1h30.
Et on a de la chance car Twelve Angry Men culmine tous ces points, et peut être même plus encore. Je ne vais pas me lancer dans une critique dithyrambique, tout ou presque a déjà été dit sur ce film cultissime.
Juste que j'ai énormément apprécié le traitement du sujet, il ne s'agit pas de sombrer dans le pathos, plein de bons sentiments ou dans le manichéisme.
Comme le dit le fameux juré n°8 campé par un Henry Fonda sobre mais tellement juste, "Vous étiez 11 à voter coupable, je ne peux pas lever la main et envoyer un gosse à la mort sans en discuter".
Discussions qui permettront de mieux connaitre notre jury, classes sociales diverses, motivations, préjugés, on se délectera de ses joutes verbales entre nos protagonistes sans surenchère, et de cette tension qui s'accentue au fur et à mesure.
Sans jamais apporter de preuves irréfutables du contraire, mais avec ce doute persistant sur les différentes preuves, la confusion ou les incertitudes feront petit à petit leur apparition
Au final, un pitch de départ très simple qui prouve qu'avec une table et douze acteurs talentueux on arrive à produire quelque chose d'assez génial, recette au combien copiée ou parodiée depuis une cinquantaine d'années dans moult séries...
Edit : Après avoir vu pas mal de films de Lumet et après en avoir adoré une bonne partie, cette maitrise dans sa première réalisation, ses plans sur des visages dégoulinants de sueurs, ce huis clos étouffant qui nous porte et nous fait vivre ces délibérations comme si nous étions le 13ème juré, du grand cinéma mes amis !