Une simple idée peut faire naître un grand film ! « 12 Hommes En Colère » en est l’exemple et Sidney Lumet l’a bien mis en scène. Plus qu’une illustration d’une délibération d’un juré, cette œuvre survole ses limites, s’attaquant ainsi à la meilleure des causes d’une cour : la Justice.
Malgré la banalité des protagonistes, ancrés dans le stéréotype, cette diversité forte en caractère se retrouve complémentaire. On revisite alors l’enquête, déjà mené, or d’un œil frais et inerte à la situation sociale de l’accusé.
Nous ne cachons rien quant au bon déroulé des raisonnements, en faveur du présumé coupable. Ce qui rythme cette séance à huis-clos, c’est bien entendu la collision des analyses. Chacun démarre son personnage, fébrile et exposé à la lecture visuel. Il fallait donc une évolution de caractère de ces derniers pour mieux appréhender la notion de jugement.
Plus on est attentif, plus on se sent impliquer. Dès lors, la Justice peut naître, même si le chaos en est la base. On parle alors de liberté d’expression et de réserve. On identifie chaque juré dans un cadre précis, visant à apporter un point de vue à la fois personnel et innovant dans l’affaire qui se réécrit dans la pièce. Rien ne semble plus cohérent lorsque le fond est atteint par le sentiment de culpabilité.
Il s’agit alors d’un affrontement verbal, mais le réalisateur ne néglige pas les mœurs pour appuyer son scénario, alternant le rebondissement dans un sens comme dans l’autre. La recherche de l’écoute et d’une décision commune fait l’objet d’un grand cinéma dont on ne peut s’en lasser un instant.