Et voilà, merci Arte. Lacune comblée. Tant de choses ont été dites sur ce film. Que voulez-vous que je rajoute qui puisse convaincre le quidam de découvrir cette perle. J'ai croisé Lumet pour la première fois avec l'ami Al Pacino dans Serpico et Un après-midi de chien. Même dans ses souvenirs devenus lointains, j'avais passé un sacré bon moment de ciné. Puis vint la claque en pleine gueule : Point Limit. Le chef d'oeuvre sur la Guerre Froide.
Après, le vide …. alors vint sens critique. Alors vinrent la découverte du top 111 : Lumet numéro 1 avec 12 hommes en colère et La colline des hommes perdus, film de guerre que j'avais râté. C'est peu dire que la découvert de ce dernier cette belle année 2013 m'a scotché. Aussi hier soir je me suis mis devant la tv avec délectation dans l'attente de rentrer dans cette salle chaude auprès des 12 jurés.
Point de craintes spoalante à avoir, je vais faire simple et, pour une fois, court. Lumet, en quelque sorte, c'est l'éloge du peu de moyen. Une pièce, table, chaises, et basta. Des gros plans sur des visages en sueur, une photographie élégante, raffinée. Des questionnements plein la tête, une caméra qui se déplace si peu, mais si bien. On a tout dit sur ce film : terriblement convenu pour quelques minoritaires quant à sa morale bienveillante, ode au doute, réflexion sur la justice …
Pas la peine d'en rajouter une couche. 12 hommes en colère, c'est d'abord une histoire d'êtres humains. C'est une histoire de faille, de rhétorique. C'est un huis clos mouate, fait de silences, de regard. Une page humaine, un instant fragile.
On pourrait lui reprocher sa morale ; bientôt, Lumet ira au bout des choses avec point Limite puis, La colline des hommes perdus. Alors, il n'y aura plus de musique et le film nous glacera dans une ultime séquence.
Mais ces 12 hommes sont déjà un premier pas à voir, à méditer et à apprécier pour ce qu'ils proposent : un film de très haute volée.