"A 9 ans, mon fils a refusé de se battre. J'étais tellement honteux. Alors je lui ai brisé sa carcasse. Et à 16 ans, il m'a frappé. J'en ai fait un vrai mâle. Je ne l'ai pas revu depuis 2 ans." Juré n°3.
Un procès envoie 12 jurés décider de la culpabilité d'un jeune homme de 18 ans accusé du meurtre de son père. La pièce de délibération, fermée à clé, sans climatisation, étouffant les personnages est l'unique décor de notre film. Bien que les preuves soient accablantes et la défense de la victime faible, les 12 hommes procèdent au vote à la manière d'un conclave. La porte fermée à double tour, c'est la vie d'un homme qui est en jeu.
Et c'est d'ailleurs sous le prisme du jeu et de la légèreté que ce premier vote a lieu. Un vote qui fait l'unanimité, sauf pour une personne. Il n'est pas question d'innocenter le jeune meurtrier mais de lever les doutes sur cette affaire. Une défense mauvaise ? non, une défense blasée. Des témoignages accablants ? non, des témoins perfectibles.
C'est donc sous couvert de discussions, de débats, d'engueulades et de violences que les preuves deviennent des doutes, que les faits deviennent des interprétations (cf. Jeanne Barbette) . Le conclave continue, continue, continue. Mais les 12 hommes doivent se mettre d'accord, car c'est la vie d'un homme qui est en jeu.