Sans doute un des pères fondateurs des films de procès - même s'il s'agit plutôt ici d'une délibération -, Douze hommes en colère m'a beaucoup plus. Outre le fait que je me sois beaucoup amusée de certains côtés datés (les 12 hommes représentent la masculinité hégémonique : blanche, aisée, hétérosexuelle, etc.), j'ai trouvé ce film fort (même si parfois un peu prévisible dans ses retournements de situation), bien filmé, montée avec fluidité en jouant sur la durée dans le plan, bien écrit aussi : au fil de leur discussion, les douze hommes nous font découvrir les rouages d'une affaire plus complexe qu'il n'y parait. Par ailleurs, ce film se fait la voix d'une justice plus douce, qui prends le temps de lire les affaires, ce qui a sa force quand c'est produit par un pays où la peine de mort est encore en vigueur et avec une justice et un système carcéral aussi violent que celui des Etats-Unis.