Le huis-clos de douze jurés chargés de se prononcer à l’unanimité sur la culpabilité d’un jeune homme qui a assassiné son père. Le verdict paraît inéluctable.
La mise en scène est un défi : avec une unité de temps et de lieu dans une pièce exiguëe dénuée de tout décor, comment filmer douze personnages autour d’une table. Pour varier les plans, l’idée du réalisateur est de jouer sur les postures et la mobilité des personnages ; ainsi des prétextes sont trouvés : la forte chaleur, l’orage, les joutes verbales, les scènes de reconstitution. La caméra saisit leurs mouvements continuels. Ce sont les corps qui s’expriment autant que la voix.
Dans cet environnement austère, l’introduction de quelques objets (le couteau, le plan, le journal, la feuille de jeu) viendront illustrer le propos.
Les gros plans sur les regards de personnalités très tranchées face au camp des humbles vont permettre de créer une tension dramatique. Les plus humbles vont s’atteler à combattre les préjugés et mettre en évidence les failles de la plaidoirie de l’accusation, le doute devant bénéficier à l’accusé.
A notre époque où on confond facilement les faits et les opinions, le film est plus que jamais salutaire.