Bon, je suis énervé, et comme quand je suis énervé je suis tout sauf crédible, j’espère que la biche ne fera pas un tour dans les environs.
Pourquoi je suis énervé donc ? (Ouais je me pose des questions tout seul !)
Ben parce qu'on est vendredi, et le vendredi soir, c'est le jour des folles aventures des péquenots sur une île déserte. Et habituellement, après Koh Lanta, je m'amuse à trouver quelque chose de shakespearien aux magnifiques tirades du grand Moundir.
Sauf qu'aujourd'hui, je dois faire autre chose, et ça m'énerve parce qui y'avait matière à s'éclater ce soir, Moundir nous a régalés. Et donc à la place je dois faire la critique d'un film que personne n'a vu et qui se tape une des pires moyennes du site.
Je parle bien sûr de 12 Hommes en Colère.
Et là la deuxième raison de mon énervement survient, comme une pomme de pain sur un arrosoir.
JE RESTE CALME !
Je ne voulais pas l'aimer ce film, je voulais me donner un style, faire mon hypster dans mes environs surpeuplés, je voulais être ORIGINAL !! Et j'ai pas réussi...
Ça m'aurait donné un p'tit genre, "l'Homme qui a mis 3 à 12 Hommes en Colère", je me serais baladé dans les allées de Senscritique, blouson en fourrure de vison et je me serai fait égorgé au coin de la rue par un fan de Doctor Who, il y en a tellement sur ce site.
Je pensais déjà me faire étriper à cause de mes notes aux films du réalisateur russe ô combien sur-estimé, oui J'AI PAS PEUR DE LE DIRE, JE N'AIME PAS TARKOVSKI !
Mais non, je suis toujours vivant, donc je me suis dis qu'avec une sale note au premier film du top 111, ma vie se terminerai, mais ça m'aurai permis de me créer une réputation aussi vite qu'un lapin s'accouple.
Donc voilà, je suis en colère, et pas besoin d'avoir 11 hommes autour de moi pour l'être !
Et donc, je suis une personne banale...
Après tout, quand la tension est enfin redescendue, quand le regard sincère d'un Henry Fonda royal vous croise, quand vous êtes convaincu par quelque chose que vous croyiez ne pas pouvoir admettre, quand enfin vous vous êtes délecté de la virtuosité de Lumet, quand enfin la porte claque, une seule chose demeure, une phrase qui ne cesse de se répéter.
"C'était mission impossible."