Un seul mot : fabuleux ! ce film me faisait toujours le même effet, je n'étais pas spécialement parti pour le regarder en entier à chaque fois qu'il était diffusé à la télé, mais la tension psychologique est tellement forte que finalement, je me surprenais à tout voir sans m'en rendre compte ; j'ai donc fini par acheter le DVD, je peux ainsi le voir quand je veux.
Fasciné par le sujet et épris de liberté, Henry Fonda décide de produire et choisit Sidney Lumet (qui venait de la TV) pour réaliser ce film extraordinaire. C'est un formidable huis-clos d'une grande intensité qui repose sur le jeu des acteurs, même si à la base, le texte est bon, car la caméra enfermée dans un espace réduit, ne se permet pas de mouvements d'appareil.
Ceci accentue l'atmosphère d'étouffement, et les personnages suent à grosses gouttes car leur séance de délibération a lieu par une après-midi orageuse suffocante.
Le talent de Lumet, dont c'était le premier film pour le cinéma, est de donner à ces confrontations de 12 personnages une puissance hors du commun qui même 60 ans après sa réalisation, reste encore phénoménale. Adapté d'une dramatique télévisée, le film conserve malgré l'artifice de la situation, de type théâtral, un mécanisme de suspense incroyablement efficace, c'est un long morceau de bravoure en même temps qu'un bel exemple d'éloquence humanitaire qui pose avec acuité le problème de la peine de mort et celui de la responsabilité collective.
Henry Fonda interprète une certaine idée de la justice, j'admire à chaque fois la façon dont il parvient à retourner les jurés les plus véhéments, interprétés par des acteurs constamment remarquables comme Martin Balsam, E.G. Marshall, Ed Begley, Jack Warden, Robert Webber ou Joseph Sweeney (le vieux monsieur), et surtout Lee J. Cobb qui vocifère ses convictions d'une façon presque animale. Un véritable chef-d'oeuvre, que je revois toujours avec intérêt, en VO ou en VF (celle-ci étant de bon niveau).