Tranquille et contemplatif, ce ne sont pas des qualificatifs que l'on imagine d'emblée pour décrire le monde du rap américain. L'intérêt de Down with the King tient en grande partie à son amusant postulat de départ : un rappeur célèbre se met au vert pour composer son nouvel album et commence à sérieusement envisager de quitter le stress de l'industrie musicale dès lors qu'il apprécie son nouveau mode de vie rural. Passer du flow au foin, des tournées au dépeçage des cochons : le film se joue sans difficulté de tous les clichés attendus sur le choc de deux univers aux antipodes et adopte un rythme serein dans les lumières d'automne des forêts du Massachusetts. Pas d'ironie pour cet artiste las de son existence, pas plus pour les fermiers et autres "péquenauds" qu'il côtoie. Mais l'on apprécie quelques touches d'humour bienvenues et une bienveillance pour tous les personnages, sans qu'il y ait à regretter une quasi absence de dramaturgie, Down with the King se dirigeant vers une fin ouverte, libre à chacun d'imaginer ce qu'il adviendra du rappeur, provisoirement ou définitivement éloigné des lois du marché. Le rôle principal du film est tenu par le rappeur Freddie Gibbs, ce qui donne forcément de l'authenticité à l'histoire, sans parler des quelques séquences musicales, lesquelles ne sont néanmoins pas celles que l'on retient en premier.