La bande annonce était assez mystérieuse, les enjeux étaient flous mais le dispositif de base était original: que ce passe-t-il si on peut réduire la population? Et finalement on n'en verra pas beaucoup plus que dans la bande annonce. Les 2h15 sont largement sous-exploitées.
Le personnage principal n'est qu'un prétexte pour exposer l'univers, seul intérêt du film d'ailleurs. De ce fait il est totalement transparent, creux et passif au point qu'il en perd toute crédibilité et laisse totalement indifférent, ce qui est dommage pour un personnage avec qui on va passer deux heures.
D'ailleurs les personnages sont tous des archétypes, ce qui accentue le coté artificiel et le détachement. Chritoph Waltz cabotine mais apporte un peu de relief dans ce triste tableau.
Le caractère caricatural se veut peut-être comique, pourtant il n'y a pas grand chose de drôle. Ne vous fiez pas au terme "comédie " sur l'affiche, le rire dans ce film n'est pas au programme ou alors il a été réduit lui aussi.
On passera sur le réalisme de la réduction et ses conséquences ou plutôt son absence de conséquence (tout est réduit même ce qui n'est pas sensé l’être, le bateau de 20 cm qui est aussi stable qu'un yacht de 20 m...) ce n'est pas le propos du film (Pour ça il vaut mieux revoir Chérie j'ai rétréci les gosses).
Ici le tableau est seulement l'occasion de faire une critique vue et revue du rêve américain et des inégalités, le tout recouvert de morale guimauve, de formules à l’emporte-pièce et d'une histoire d'amour bien artificielle. On notera d'ailleurs qu'elle nous donne droit à une scène de premier baiser "post-Weinstein" des plus gênantes. Les questions qui auraient pu être intéressantes (tensions entre grands et petits, utilisations de la réduction par les différents régimes politiques, les réactions de la population...) sont à peine évoquées et balayées aussitôt.
Je ne peux pas être déçu de ce film dont je n'attendais rien, c'est juste un film mou et superficiel qui n'ose pas aller au bout de ce qu'il aborde. Si sa durée avait été réduite il aurait été plus sympathique.