Premier volet de ma rétrospective consacrée aux adaptations de Dr. Jekyll and Mr.Hyde, la version de 1912 n’est pas la première adaptation. Une première a été tournée en 1908, mais elle aujourd’hui considérée comme disparue.
Cette version frappe déjà par sa brièveté. Même si le roman de Stevenson est très court, ce film raccourcit le récit et ne s’embarrasse pas du personnage-point de vue: M. Utterson. On adopte ici le regard du Dr.Jekyll. De ce fait, oubliez le coup de théâtre que comptait le livre. L’histoire est simplifiée à son maximum, l’explication nous étant donnée dès le départ.
D’un point de vue cinématographique, le projet comporte quelques bonnes idées de mise en scène. La transformation, selon le sens qu’elle a; est représentée de deux façons différentes. Alors que Jekyll devient Hyde grâce à un arrêt de caméra (comme on en trouve dans les films de Méliès), la transformation inverse se fait par un fondu. L’analyse est facile : comme leur apparition respective, Hyde est violent et Jekyll doux. Autre finesse de la part de Lucius Henderson : pas de sur-utilisation des cartons. Certains dialogues ne sont pas doublés mais reste largement compréhensible dans le contexte de la scène.
Une version qualitative, sans être passionnante du fait de son ancienneté.