Dr. Jekyll et Mr. Hyde par Ligeia
Cette adaptation du célébrissime roman de Stevenson engage la comparaison avec le film de Mamoulian dix ans plus tôt.
Moins délirant que son ainé, Fleming opte pour un traitement plus sérieux et intellectuel.Celà se voit en premier lieu par les mouvements de caméra de facture classique sans compter sur la tête de Hyde, ici pas de grotesque simiesque à la limite du risible inquiétant, le partit pris de Fleming est d'ordre psychique bien que la gradation vers la folie aille de pair avec la métamorphose des traits.
Au delà des fameux principes du bien et du mal, ce film garde pour pitch principal la frustration sexuelle engendrée par la sévère ère victorienne, incarnée par la figure toute en respectabilité du médecin.
Les clairs obscurs plus prononcés que le film de Mamoulian amplifient le ton dramatique, j'ai trouvé les éclairages très réussis mais dommage dans l'un comme dans l'autre que le brouillard ne soit pas l'ultime personnage principal qui s'insinue dans pas mal de scènes du livre.Quoique, à ce niveau les scènes en extérieur me paraissent plus réussies tout de même.
Surprise de voir Ingrid Bergman endosser le rôle de femme des rues (mais je finirais par faire une liste des films dans lesquels elle insiste sur la boisson !), son rôle permet alors un nouveau thème jumeau au thème principal, celui de la nature double d'une femme, merveilleusement incarné.
Quant à ce pauvre Jeckyll présenté en victime là ou le film de 1931 insistait sur sa démesure nous écoeure un peu de bonne chrétienté hollywoodienne.
Bien que le film soit bon je me demande au final s'il n'est pas qu'une redite du film de 31 plus aseptisé tellement les scènes peuvent se calquer, se comparer. Je n'ai pas encore vu toutes les adapations du roman, il parait que le Jeckyll et Hyde des années 20 ets tout à fait honorable...à suivre.