---Bonjour voyageur égaré. Cette critique fait partie d'une série de critique. Tu es ici au dix-neuvième chapitre. Je tiens à jour l'ordre et l'avancée de cette étrange saga ici : http://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Si tu n'en a rien a faire et que tu veux juste la critique, tu peux aller directement au deuxième paragraphe. Bonne soirée. --
Mes forces s'amenuisent de jour en jour. Je parviens encore à effectuer mes activités nocturnes mais c'est à grand peine. Le traitement d'hier m'a mis un sacré coup. Si ça continue comme ça, je re-deviendrai certainement une humaine ordinaire. Il me faut un médicament puissant pour ce soir, qui rase tous mes doutes et me remette d'aplomb. C'est ma seule chance. Je suis allée chercher un pilier du film horrifique, du genre qui a été le leader d'un mouvement de films horrifique a lui tout seul. Le giallo. Dario Argento. Si avec ça je ne retrouve pas ma vigueur, c'est que mes vampires m'auront définitivement trahit, et je n'aurai plus rien a faire avec eux.
Et donc me voila en route pour regarder ce que je pense être mon dernier bon film de vampire du mois. Parce que derrière, il me reste une parodie qui a certes l'air assez sympathique, mais qui n'en reste pas moins une gentillette comédie, et Dracula Untold, les origines de la vengeance du mal le retour II. Bref, avec Argento au moins, je reste sur une valeur sure : une film d'horreur, adaptation de l'éternel roman de Stocker. Et le tout partait assez bien. Durant la première demi-heure, j'ai été agréablement surprise des modifications que Dario Argento s'est permis d'apporter pour simplifier le scénario et aller droit au but : Finit la traversée en bateau qu'effectue Dracula, on regroupe tout ce beau monde dans une même bourgade, avec l'explication logique que Mina vient rejoindre son homme qui vient de trouver un emploi. Une explication tellement plus logique que l'originale qu'on se demande même pourquoi Stocker n'y avait pas pensé dès le début. Ça induit malgré tout une toute petite incohérence : Si Dracula n'a pas bougé de son château depuis toutes ces années, comment diable s'est débrouillé Van Helsing pour ne pas le trouver ? Mais qu'importe, car c'est bien peu payé pour une histoire beaucoup plus lisible et simple, qui évite des détours de scénario somme toute assez inutiles.
Coté détail, je suis aussi assez agréablement surprise, des références qui ne sont plus de la citation pure et dure, mais du petit gadget que ne décèlera que le connaisseur. Ainsi le "I never drink... wine" se transforme habilement en un "I never eat... On the afternoon". Et deux ou trois autres petites références que je me suis empressée d'oublier, car nous y arrivons : passé la découverte de la première demi-heure, je me suis fermement ennuyée. Soit que Dario Argento a tout misé sur la première demi-heure pour faire croire au spectateur que son regard tardif sur l'oeuvre, et malgré ses dizaines de prédécesseurs qui se sont pliés a l'exercice avant lui, a tout de même quelque chose de nouveau à nous apporter ; soit que je deviens bel et bien blasée de l'éternel suceur de sang... Car au final, et malgré quelques petites pirouettes intéressantes, l'histoire est éternellement la même. Et ce n'est pas une ou deux paires de seins dénudés taille XXL qui vont brouiller les pistes. L'acteur interprétant Dracula n'est pas totalement dénué d'intérêt, mais encore une fois, après la foule d'acteurs incroyable l'ayant précédé, il ne fait qu'une pale imitation de l'éternel Christopher Lee. Je m'attendais à un film plus gore que ses prédécesseurs, mais encore une fois j'ai été déçue, et les quelques têtes coupées qui apparaissent à l'écran sont vite éclipsées par des effets dégueu et gratuits (d'où Dracula peut se transformer en mante religieuse géante maintenant ?!), qui sortent le spectateur de l'ambiance horrifique. Qui plus est, les femmes sont assez quiches et inutiles, lieu commun duquel je pensais sortie depuis les années 60.
Alors qu'est ce qu'on fait ? Est-ce qu'on arrête purement et simplement de faire des adaptations de Dracula ? Ce n'est pas a exclure, l'oeuvre doit être une des plus adaptées au cinéma, rien qu'a ma connaissance je vois déjà une vingtaine de films, sans compter les centaines de suites qu'ont pu faire la Hammer et les autres. Peut être tout simplement qu'on a fait le tour. Je ne dis pas qu'on doit arrêter de faire des films de vampire. Des films comme Daybreakers nous ont prouvé qu'on étaient loin encore d'avoir exploré toutes les thématiques de cette légende, mais peut être que Dracula commence à se faire vieux. Ou peut être qu'un jour, un génie à la Coppola reviendra déterrer le mythe et nous pondre un nouveau chef d'oeuvre...