Coucou tu veux voir mon bide ?
Mon cher Dario
Il est grand tant d’arrêter et de prendre votre retraite cinématographique. Je n'ai strictement rien contre vous, je suis d'ailleurs un immense fan de Suspiria et des Frissons de l'Angoisse. Mais là il ne faut pas exagérer, votre film ne mérite absolument aucune reconnaissance.
Oui, votre carrière est en roue libre depuis des années. Oui vous n'êtes plus que l'ombre de vous-même et oui vous êtes en train de détruire votre héritage (si ce n'est déjà fait avec les immondices que sont Giallo, Mother of Tears, The Card Player...) mais de là à enfoncer avec vous Luciano Tovoli (directeur de la photographie sur Suspiria) et le groupe Goblin (connu pour l'OST de Suspiria et de la version européenne du film Zombie de George Romero), c'est sale. Très sale.
On dirait à première vue que vous ne dirigez plus rien, et surtout pas les acteurs, qui n’hésitent pas à changer d'accents durant le film. Rutger Hauer s’en sort bien (comme toujours me direz-vous) mais il est entouré d’un reste de casting composé uniquement de greluches parodiques. Quant à l'acteur qui joue Dracula, il est... Il est... Je n'ai pas de mot pour rester poli. Et que dire du décor si ce n'est que l'on se retrouve à des années lumières des chefs d’œuvres cauchemardesques des années 70 dont vous semblez pourtant rendre hommage. Finalement ce côté cheap rajouté me rappelle plus l'humble poésie de ce bon vieux (et regretté!) Jean Rollin. Etait-ce voulu ? J'en doute... Je dois également dire que la musique est affreusement dégueulasse. A cela s'ajoute des effets spéciaux à faire pleurer un aveugle, qui m'a donné l'impression de voir une bande démo inachevé. D'ailleurs j'ai une question pour vous, pourquoi Dracula se change en Mante Religieuse ? S'il a la capacité de se transformer en n'importe quoi dans le film, pourquoi en cette putain de bestiole ?
J'ai longtemps pensé à un regain de confiance artistique et un sursaut d’orgueil de votre part mais rien n'y fait. Thierry Frémaux avait expliqué a votre encontre en 2012 que « les grands cinéastes ne meurent jamais ». Vivement qu'il sorte la même excuse pour le prochain film de Jean-Luc Godard.