I never trusted the President, never trusted anyone
Depuis le temps que Steven Spielberg voulait adapter au cinéma son personnage historique préféré, il l'a réussi par la plus belle des manières. Son film respecte totalement l'Histoire américaine et le contexte de l'époque. Les décors et costumes sont juste fabuleux, de même aux noms et allusions historiques.
L'intrigue se concentre en majeure partie sur la guerre civile et le vote du 13ème amendement, proclamant l'abolition de l'esclavagisme. Cela rappel bien évidemment un autre film du réalisateur, Amistad, évoquait déjà l'histoire de l'esclavagisme aux Etats-Unis.
L’esthétisme du film est ultra classique et montre à quel point le réalisateur respecte son sujet. Le montage est propre et manque de rythme face aux longues séquences dialoguées. Quant au casting, il est juste sublime. Chaque interprète a été choisi de telle façon que la ressemblance physique soit le plus proche possible des réels protagonistes. Daniel Day Lewis tiens ici le meilleur rôle de sa (longue) carrière, et je pèse mes mots ! Que ce soit la gestuelle, le faciès ou encore la voix, il est extrêmement convaincant.
Tommy Lee Jones dans le rôle de Thaddeus Stevens montre également à quel point son talent est trop souvent laissé de côté pour des blockbusters sans âme (MIB 3). Le film est certes bavard mais ne se perd jamais en route. Tous les dialogues visent l'efficacité et fait avancer le processus scénaristique.
La musique du film est tout simplement touchante. John Williams du haut de ses 80 ans n'a strictement rien perdu de sa verve et est encore de nos jours l'un des meilleurs compositeurs en activité. La photo est quant à elle de bonne facture mais on reste néanmoins sur sa faim.
Élitiste, Lincoln est loin d'être un film populaire et peut bloquer certaines personnes. Film politique, le long-métrage ne cache pas les ambiguïtés du personnage principal et le scénario reste prenant, précis et sans manichéisme.
Daniel Day Lewis est grand, Steven Spielberg redevient grand.