Je ne connais pas la pièce de théâtre Dracula (1924). Il faut dire c'est cette dernière qui est à la base des premiers grands films sur le célèbre vampire plus que le roman. Ce film se veut surtout une adaptation de cette pièce alors rejouée à Broadway en 1977 avec Frank Langella dans le rôle-titre.
Cette adaptation marque par son visuel. Déjà les paysages naturels choisis pour figurer Withby dans les Cornouailles sont magnifiques. L’abbaye de Carfax est représentée par l'homologue britannique du Mont Saint-Michel, St Michael's Mount. Ces panoramas ont un rendu très impressionnant grâce à un beau travail de matte painting. Rien à redire sur les décors intérieurs très biens faits. La présence de Dracula par son ombre, le brouillard et le loup fonctionne. Le film développe aussi toute une esthétique érotique avec des scènes d'amour assez ésotérique. Je trouve qu'à certains moments la puissante musique de John Williams préfigure certains thèmes musicaux du Dracula de Coppola.
En revanche là où le film pêche c'est surtout avec la performance de ses acteurs. Frank Langella interprète un comte Dracula un peu plus sensible et érotique que dans les adaptations précédentes, aspect que l'acteur a eu tout le temps de travaillé depuis qu'il interprète son personnage au théâtre. Ce Dracula peut tomber amoureux, ce qui le rend parfois vulnérable. Le reste de la distribution livre une performance plutôt fade bien qu'on y retrouve des têtes biens connues : Laurence Olivier (Abraham Van Helsing), Donald Pleasence (Dr. Jack Seward), Kate Nelligan (Lucy Seward), Trevor Eve (Jonathan Harker), Jan Francis (Van Helsing) et Tony Haygarth (Renfield).
PS : Il y a une scène avec un cheval blanc qui détecte la tombe d'un vampire. Cette superstition sera reprise par Robert Eggers dans son Nosferatu.