Aïe ! Aïe ! Aïe !
Ou plutôt ail, ail, ail, une des fameuses armes anti-vampires !
Il faut oser un holà ! sur Coppola et son "Dracula".
Après 154 versions - X compris - de ce mythe du 7e Art, celle censée les démoder toutes est aussi décevante qu'une prothèse pour une sangsue ! Mais la promo annonçait démons et merveilles, visuellement. Mais c'est du génial cinéaste d'"Apocalypse now" ou du trop boudé "Rusty James". Mais c'était, paraît-il, l'adaptation la plus fidèle du best-seller écrit par Bram Stoker d'après une épopée moyenâgeuse... Alors, à l'époque, aucun critique n'a osé avoir la dent dure ! Pourtant...
Pourtant, dès les cruciales 10 premières minutes, y'a de quoi se faire du mauvais sang pour la suite ! Retour en 1462, en Scope couleur. Vlad Dracul, seigneur de Transylvanie, quitte sa bien-aimée pour guerroyer. Sous sa fausse armure, Gary Oldman en fait des tonnes et Winona Ryder se croit revenue au muet. Elle le croit mort, elle se tue. A son retour, entre chagrin et fureur, il profane un autel. Le voilà damné et buveur de sang insatiable au fil des siècles.
Ensuite, ambiances victoriennes à Londres, fin 19e siècle, alternent avec des scènes d'angoisse en crescendo au château-repaire. Le style flamboyant de Coppola gicle sur l'écran. Mais, dur de rester dans le récit fantastique quand on ne voit plus qu'outrances de maquillage et bande son excessive ; l'amalgame sexe-SIDA-sang avec une sacrée scène érotico-sabbatique ; le jeu momifié de l'acteur... "Vampire, vous avez dit vampire ?", démon grotesque plutôt ; ou, au mieux, ange déchu pitoyable. Avec ce "Dracula", cou(p) raté, hormis quelques séquences valant le détour par les Carpates.
La meilleure trouvaille est d'avoir repris les trucages simples et efficaces des pionniers du Cinéma.
Et il y a bien sûr l'expiation du vampire. On peut prendre des libertés avec la légende de Coppola, pas avec le suspense. Donc, en chute de critique, muet comme une tombe !