Dracula Begins

Gary Shore a pour tache de faire une origin story sur Dracula pour sa première réalisation et il va exploiter ce filon de la manière la moins originale qui soit. A savoir traiter son héros de manière plus réaliste se rapprochant du traitement très nolanien qui est devenu une mode avec la dernière trilogie sur le Dark Knight. En soit cette approche n'est pas dérangeante mais dans ce contexte précis elle enlève toute la sève qui fait le personnage et le transforme en superhéros de comics parmi tant d'autres.
Le scénario sera donc relativement décevant car il échoue dans quasiment tous ce qu'il souhaite entreprendre, jamais respectueux des deux mythes qu'il adapte, à savoir le mythe de Dracula mais aussi l'histoire réel de Vlad l’empaleur et il n'apporte rien de nouveau dans le background du personnage. Le film ne se contente que de braser du vent et il n'arrive jamais à donner des enjeux psychologiques de taille à son héros même si il tente cette approche, celle-ci se révèle inabouti car le film étant très court il ne fait que survoler ses personnages pour se concentrer sur l'action. Sinon le film est très prévisible et très maladroit dans l'exposition de ses personnages avec un méchant qui n'est pas crédible une seconde ainsi que la vie familiale de Vlad qui est bien trop téléphonée et se montre agaçante. L'ensemble manque cruellement d'âme et ne touche jamais le spectateur, le film défile devant nos yeux sans nous faire ni chaud ni froid et chaque rebondissements est connu à l'avance à tel point que l'ensemble est déjà-vu et donne parfois un sentiment de plagiat notamment dans cet épilogue tellement souvent utilisé qu'il en devient même cliché et qui annonce déjà une suite qui ne fait absolument pas envie.
Pour le casting la plupart des acteurs s'en sortent convenablement même si certains sont particulièrement mauvais, Dominic Cooper et l'acteur qui incarne le fils de Vlad en particulier. Mais pour contrebalancé Luke Evans est vraiment très bon et joue son rôle avec charisme et conviction, il sort clairement le film du naufrage et apporte l'émotion nécessaire et qui manquait cruellement ici. Avec un meilleur scénario il aurait été assurément un grand Dracula.
Pour ce qui est de la réalisation on a le droit à une très bonne BO de Ramin Djawadi tandis que la mise en scène de Gary Shore sent le chaud et le froid. Celui-ci se loupe totalement dans ses scènes d'actions qui sont pour la plupart illisibles et brouillonnes mais pour ce qui est du reste il fait preuve d'un sens de la mise en scène appréciable et parfois même inventif. Il tente pleins de choses grâce aux possibilités qu'offre un tel personnage et même si il échoue parfois cela apporte un peu de fraîcheur au film qui sans cela aurait été extrêmement calibré. Il arrive donc parfois à retirer le spectateur de la monotonie de l'ensemble grâce à de bonnes trouvailles visuelles.
En conclusion Dracula Untold est un film pas terrible mais qui est malgré tout sauvé par un interprète principal au top ainsi qu'une mise en scène loin d'être anecdotique. Mais il n'est jamais à la hauteur des films dont il s'inspire ni du mythe qu'il tente d'adapter. Pour ce genre de réactualisation il vaut mieux ce pencher vers le jeu vidéo qui à fait un bien meilleur travail avec son excellente série de Castlevania comme quoi c'est un média qui peut aisément surpasser le cinéma car ici on est en face d'un produit sans âme et ennuyeux alors qu'on était en droit d'attendre un fresque épique et romanesque.