Seize ans sans les derniers OAV (qui étaient en fait deux moyens-métrages compilés), voilà que sort enfin un premier VRAI film, d'une durée d'1h20, avec un scénario original et supervisé par Akira Toriyama en personne. Réalisé pour les fans avec un soin inouï, le film profite des nouvelles technologies pour nous livrer une animation jamais vue où la texture de la 3D, réaliste, se mélange à une 2D de qualité, renvoyant les épisodes de la série TV au rang d'animation archaïque. Ici, les combats sont immersifs, violents, mis en scène avec une élégance rare où la caméra virevolte comme jamais, nous plongeant au cœur de l'action. Imaginez juste le combat final de Man of Steel mais dans l'univers de DBZ. Voilà.
Quant au scénario, Yûsuke Watanabe (scénariste du diptyque Gantz) nous a concocté du lourd, du très lourd. Quelques années après l'affrontement contre Boo, nos héros voient la visite du Seigneur Bills, Dieu de la Destruction qui a décidé avec malice d'annihiler la Terre. Ce nouveau personnage, accompagné d'un sidekick aussi raffiné que glouton, s'avère très sympathique et n'est pas du tout l'ennemi terrifiant qu'on le pensait. Bien au contraire, il est drôle, déjanté et vite attachant. Autre nouveauté, le fameux Super Sayan God qui, malgré sa courte présence à l'écran, fera avoir une érection à tout bon fan de la saga.
Pour le reste, l'humour du manga est très présent et les références à la société contemporaine japonaise est de mise pour un cocktail détonant qui manque cependant légèrement d'émotion (la première place revient au bouleversant L'Attaque du Dragon) mais qui gagne en action et en petites séquences vraiment inédites, notamment concernant Vegeta. À noter qu'il est préférable de regarder auparavant le court-métrage "Son Goku et ses amis sont de retour !" pour plus de compréhension dans certaines situations. En bref, faisant fi de "Dragon Ball GT" et renouant avec la puissance inébranlable du manga original, Battle of Gods est une réussite tout ce qu'il y a de plus magique qui nous balance en pleine poire notre tendre jeunesse pour un émerveillement supplémentaire.