DreamWorks n'a pas dit son dernier mot...
Sa très attendue suite enthousiasmant depuis peu les salles obscures, je me suis enfin décidé à regarder How To Train Your Dragon, grand succès du studio DreamWorks ; et que dire si ce n’est que ce dernier n’aura pas manqué de réaffirmer sa position de grand rival de Disney/Pixar, tant ce long-métrage est l’un des meilleurs du genre.
Les films d’animation de cet acabit sont peu nombreux, et si par cela on entend ceux au contenu à même de plaire aux petits comme aux grands, on trouve dans le haut du panier des œuvres transcendant leur abords enfantins et accessibles ; en ce sens, Dragons brille d’une réelle profondeur, certes pas la plus incroyable qui soit, mais grandement louable pour un long-métrage de ce type, parvenant à être aussi bien amusant que touchant.
Cette teneur s’incarne en ses personnages et leurs relations, le héros (peu original au premier abord) apportant avec lui ses interrogations identitaires et une évolution intéressante à suivre (au sein d’un univers viking masculin à l’extrême, où notre pauvre Harold parait presque efféminé), ainsi qu’en cette opposition Vikings / Dragons, dont les tenants et aboutissants dépassent le cadre du divertissement pour enfant ; alors oui ces points essentiels au récit que sont la quête d’intégration et le fait d’assumer ses différences ne sont pas novateurs de base, toutefois l’ensemble se veut savamment traité, aussi bien avec légèreté qu’en émotion, aussi la sauce prend avec aisance.
D’autant qu’en dehors de ce point moins explicite, Dragons fait des merveilles en termes d’humour et d’action, sans compter un visuel tout bonnement excellent : sur ce point on a beau connaitre le savoir-faire de chez DreamWorks, la qualité de l’ensemble est renversante, tant le film se veut aussi dynamique que somptueux au cours de vols immersifs comme pas deux, le tout saupoudré d’une BO de John Powell merveilleuse (conférant une ambiance poétique pour certaines séquences).
Souvent spectaculaire donc, mais également probant du côté des personnages avec de très bonnes expressions faciales, tandis que les différents design des dragons sont tous très réussis (drôles sans être ridicules) ; et la palme revient naturellement à celui du Furie Nocturne, superbement pensé visuellement, mais aussi extrêmement attachant au travers de la figure centrale qu’est Krokmou (dommage que le nom ne casse pas trois pattes à un canard).
Pour le reste, Harold et cie sont dans la même veine que son compagnon ailé : tous attachants, mais aussi utiles à leur manière au bon déroulement d’une intrigue sympathique, parfaitement épaulée par une réalisation irréprochable.
En somme on prend facilement son pied, notamment au gré de la dantesque bataille finale, et l’on est bien en peine de lister les défauts parsemant Dragons, tant ceux-ci sont minimes en terme d’impact scénaristique (quoique, le traitement de la blessure d’Harold m’aura un peu fait tiquer).
Bref, on tient là un chef d’œuvre signé DreamWorks Animation, et devant une telle claque visuelle nul doute que je visionnerai dans peu de temps au cinéma son intrigante suite, le riche univers de Dragons ne demandant qu’à être exploré ; autrement un grand bravo concernant le traitement des protagonistes, qui confère au film un ton bien plus adulte qu’il n’y parait.