Ayant aimé le premier volet de la trilogie "Dragons" désormais bouclée - et sans "espoir" de prolongation grâce à une conclusion qui ferme définitivement le sujet, merci à Dean DeBlois pour ça -, et un peu moins le second, beaucoup trop sûr de lui, bruyant et dans le respect du cahier des charges du blockbuster standard, je n'attendais pas grand chose de ce "Dragon 3 : le Monde Caché". La surprise a donc été bonne, puisque DeBlois a diminué l'importance des scènes d'action, qui restent particulièrement peu inspirées, mais passent heureusement très vite, en faveur de ce qu'il y a de meilleur dans la série, des moments de vol, de découverte de nouveaux paysages grandioses, et également des passages de comédie "familiale" remplis d'un humour certes un peu lourdingue, mais finalement assez touchants.
Le bilan de ce troisième film est donc globalement positif, avec surtout deux ou trois moments enchantés qui peuvent rivaliser avec ce que font Pixar dans leurs meilleurs films, voire même, n'ayons pas peur des mots, qui peuvent évoquer Miyazaki, du fait bien évidemment de la fascination de ce dernier pour le vol.
DeBois a également réussi à amorcer un début de réflexion - rare dans les films pour enfants produits par les Studios US - sur ce que signifie mûrir et devenir responsable, et sur la nécessité d'abandonner derrière soi des choses que l'on a aimé pour devenir une personne meilleure, ce qui est quand même loin d'être niais. On regrettera que sur le point politique - et sociétal dirons-nous - le modèle prôné par "Dragons" reste le sempiternel modèle quasi-monarchique, avec un leader-né que nul ne saurait sérieusement remettre en cause. Pourquoi la société démocratique n'est-elle jamais représentée dans les films pour enfants, c'est me semble-t-il une question qui mérite d'être posée…
Pour conclure, je dirai que j'ai lu ça et là que "Dragons" était considérée comme la meilleure "trilogie" d'animation, devant "Toy Story" : c'est là une affirmation assez consternante, tant on est quand même encore très loin ici des constructions conceptuelles sophistiquées du Pixar des origines, et tant on reste assez prudemment à l'intérieur des règles bien définies du film grand public.
[Critique écrite en 2019]