Moitié film, moitié rêverie, moitié documentaire (les 3 moitiés se mélangent, aussi le compte y est) à Charm-el-Cheikh, la ville «qu’on ne quitte jamais». Cinq personn[ag]es vivent – vivotent, plutôt – de l’industrie du tourisme alors qu’il n’y a plus de tourisme à Charm-el-Cheikh.
Il y a Horreya, femme de ménage, Hossam, chauffeur, Rami, statue vivante (le type de l’affiche, si vous avez la même affiche que moi), Shosha, animatrice de piscine, Alaa, masseur, Taki, DJ.
Toutes et tous font semblant de s’affairer à leur tâche dans un hôtel. Ils interagissent entre eux çà et là et leur quotidien n’est pas super réjouissant (mais ne m’a pas semblé aussi déprimant que mes comparses de visionnage). Alaa recourt à un étonnant expédient pour continuer à pratiquer le massage, Taki voudrait partir. Rami déclame de la poésie.
De temps en temps ils se livrent face caméra. Ou bien ils répondent aux questions cryptiques d’un type dans un costume gonflable de gorille (et encore, je vous donne pas tous les détails). Et on finit par comprendre que leurs réponses sont spontanées. Pas du tout écrites. Dans ces moments le film (c’est pourtant un film, dans le générique les personnes ont des noms de personnage…) n’est plus tout à fait un film (d’ailleurs il est qualifé de documentaire dans le même générique et sur les sites…).
Parfois ils errent dans le désert à l’aube en tenue de fête, une circonstance jamais expliquée.
J’ai trouvé le résultat fascinant, au sens fort, être scotché devant ces scènes à vouloir que ça ne finisse pas et donc je vous recommande chaleureusement cet objet filmique.