Ah quelle belle affiche mensongère… Je comprends mieux comment la sainte mère de Drélium a pu lui procurer ce film enfant sans savoir quelles horreurs il pouvait contenir, je ne sais pas si on peut pousser l’escroquerie beaucoup plus loin en la matière… Parce que, bien entendu, malgré la présence de Kate Capshaw au génerique, inutile de trouver là-dedans le moindre petit soupçon de sous-sous-Indiana Jones, je crois même que Dennis Quaid ne porte jamais sa fameuse veste en cuir, c’est le fourbe David Patrick Kelly qui l’essaye sans la moindre pudeur, Dennis, lui, il préfère les pulls pastel, de préférence roses ou bleus, à porter avec des chemises de la même couleur mais du mauvais ton et des vestes de velours vert rapiécées aux coudes…
Après, je ne voudrais pas trop maudire la distribution, j’ai moi-même sournoisement utilisé l’argument fallacieux du sous-sous-Indy pour convaincre Madame que ça pouvait être regardable, naïf que j’étais…
C’est comme de croire qu’un marathon 80’s peut servir à découvrir des trucs alors que seuls les navetons enquillés douze fois dans sa jeunesse arrivent à être pardonnés par avance…
Ici, un pré-Inception réalisé par Joseph Ruben et produit par Chuck Russell… ne cherchez pas plus loin, c’est du bis, et du très gros… Comme toujours, ce bon Dré a raison, il y a plein de choses qui font que les rêves sont mille fois moins aseptisés que dans le Nolan, ce qu’il oublie de dire c’est que c’est tout de même tellement mauvais qu’on peine à y voir les avantages…
Et pourtant, ça commence presque proprement, un Dennis gaillard en petit génie du paranormal, une blondasse fade, un nain vicieux et une tripotée de vieux acteurs de renom : Max Von Sidow, Christopher Plummer et Eddie Albert, rien que ça ! Une intro sympathique à l’hippodrome (même si ça n'a aucun sens, avec ses pouvoirs, Poker et Blackjack auraient été plus logiques pour faire fortune), couleurs flashy 80’s, musique miteuse de ce pauvre Maurice Jarre et puis l’histoire commence vraiment et c’est dommage…
L’habituel scénario moisi avec le complot politique derrière à la limite, on pouvait presque l’avaler si le reste tenait la route, mais là, quand même, les cauchemars sont tellement hideux que regarder le film devient une souffrance, je n’ose imaginer les ravages chez nos chères petites têtes blondes mises par hasard devant une telle monstruosité (enfin, si, j’imagine très bien, maintenant, ils ont des cheveux blancs en pétard, une auréole et un kimono rouge…).
On remarque qu’il y a moralement des choses tellement douteuses qu’on en vient presque à penser que leurs auteurs ne s’en sont pas rendus compte, il faut dire aussi que rien n’est véritablement maîtrisé dans ce machin qui n’est pas tombé aux oubliettes sans raison…
Notons aussi que David Lynch a dû voir ce film, d’abord, le thème devait lui plaire, ensuite, il y a piqué plusieurs seconds rôles pour son Twin Peaks, ça en devient fascinant…