Dans la série "mais pourquoi j'ai acheté ce Blu-ray ?", Dreamscape se pose là. Pourtant, j'aurais adoré aimer ce film avec son casting de rêve et son sujet onirique. En lieu et place, ce fut un véritable cauchemar à la clé (non, pas des songes).
Alex est médium. Joueur et invétéré tricheur, il devine les résultats des courses équestres avant qu'elles n'aient lieu et vit de ses gains. Jusqu'au jour où il se voit traqué par une poignée de bookmakers mécontents et se trouve obligé d'accepter l'offre de son ancien mentor pour participer à des expériences sur les rêves, en se projetant dans les cauchemars de personnes traumatisées par ceux-ci. Menées dans un collège scientifique baptisé Thornhill (hommage à Hitchcock, Roger Thornhill étant le personnage incarné par Cary Grant dans La Mort Aux Trousses), les expériences sont contrôlées par un agent du gouvernement et ami du Président des États-Unis qui, victime d'horribles cauchemars, vient se faire soigner à Thornhill. C'est là qu'un médium psychopathe entre en jeu : il a pour mission de pénétrer dans le rêve du Président et de l'assassiner...
Avec un tel synopsis, je pensais dur comme fer que j'allais être littéralement émerveillée face à ce thriller SF se déroulant en pleine guerre froide. Que nenni. Même le duel final entre le gentil médium (oui, un tricheur qui s'introduit clandestinement dans le rêve d'une blondinette fadasse avec l'idée de lui faire l'amour à l'insu de son plein gré pouvait être, à l'époque, considéré comme "gentil") et le méchant médium (excellent et inquiétant David Patrick Kelly, seul acteur qui a décidé de bien jouer au sein de cette mascarade malgré un personnage bien peu développé) dans un décor post-nucléaire est bâclé malgré "l'intelligence" du message.
En fait, tout est raté dans Dreamscape. De l'affiche mensongère, qui présente le film comme un Indiana Jones du pauvre avec Kate Capshaw et un enfant aux côtés du tricheur/violeur (mais gentil, hein) attifé comme le héros créé par Lucas et Spielberg, aux innombrables faux raccords, dignes d'un cinéaste totalement je-m'en-foutiste, en passant par l'horrible B.O synthétique d'un Maurice Jarre peu inspiré et une équipe technique venue en touriste malgré un CV hallucinant (les gars ont précédemment travaillé sur Poltergeist, Tron, La Quatrième Dimension, Gremlins, Conan Le Barbare, Le Retour Du Jedi, etc.), tout prête ici à l'agacement.
De plus, quand on sait que Joseph Ruben et David Loughery ont eu accès au script des Griffes De La Nuit avant son tournage et s'en sont fortement inspirés pour créer leur bousin, il vaut nettement mieux rester concentré sur l’œuvre originale de Wes Craven et oublier ce Dreamscape de pacotille qui prône ouvertement la culture du viol.