Après les aventures de Beethoven, Benji et Croc-Blanc, je cherchais une autre histoire de chien à montrer à ma petite nièce de 7 ans. Bon, dans la vidéothèque, la pochette m'a paru un peu bizarre pour un film familial mais après tout pourquoi pas, un petit drame familial ne peut pas faire de tort. Lorsque le violeur est arrivé, j'ai commencé à me poser des questions ; bon il reste un côté un peu slapstick dans la manière que l'héroïne a de le repousser (dont l'hilarant pincement de couilles qui nous a bien fait marrer ma nièce et moi) mais quand même, c'est un peu glauque et ma nièce avait l'air un peu perdue sur la fin, avec tout ce sang. Je lui alors expliqué que c'était, au fond, pareil pour les dessins animés qu'elle aime beaucoup. Je lui ai expliqué les allusions à la pédophilie que l'on peut trouver au travers de son préféré "Pinocchio" ; elle n'a pas eu l'air d'avoir tout compris mais ça a suffit pour la convaincre de poursuivre le film. Quand arrive la première victime noire, je me suis dit que j'aurais peut-être dû lire le synopsis au dos de la VHS plutôt que de me laisser porter par l'enthousiasme de la petite. D'ailleurs, elle, elle s'est mise à pleurer. Et je déteste ça. Pour moi, une petite fille bien élevée ne pleure pas, et la seule punition que je vois dans ces cas-là, c'est de continuer à subir ce qui la chagrine jusqu'à ce qu'elle comprenne que tout n'est pas rose dans la vie, qu'on n'a pas toujours tout ce qu'on veut et qu'elle arrête de pleurer. Au bout d'une demi-heure, après quelques autres meurtres, elle a finit par cesser de pleurer... j'allais donc arrêter la cassette, mais le dialogue m'a intéressé, donc j'ai poursuivi jusqu'au bout du dialogue. Et puis en fait... j'ai oublié, j'ai regardé le truc jusqu'au bout. Mais ma nièce n'a plus rien dit. Elle ne m'a plus reparlé non plus une fois le générique de fin terminé (on a cette petite habitude de rester jusqu'à la fin du générique depuis que je lui ai expliqué la nécessité de respecter même les gens qui ont un petit métier dans le cinéma et dont on ne se souviendra jamais). J'ai eu peur qu'elle ne raccuse auprès de ses parents lorsqu'ils sont venus la chercher mais non, même pas. Brave petite ! La prochaine je lui ferai une surprise : la pochette du film Baxter lui faisait envie (il a fier allure ce chien, on dirait un empereur, c'est sûrement une comédie), alors je pense que je vais lui prendre ça, ça devrait me faire pardonner.
Le scénario est un peu mince. Je n'ai rien contre la simplicité, que du contraire, mais ici ça manque vraiment d'approfondissement des idées. La mise en place est longue et fastidieuse, les auteurs auraient pu aller à l'essentiel. Ensuite, ça se traîne encore plus sans que rien ne soit vraiment exploité : les personnages sont très faiblement développés, Fuller semble n'en avoir que pour son thème du racisme mais même là c'est faiblement exploité car exploité sur un mode répétitif. Les mises à mort auraient pu être plus chouette, on a d'ailleurs quelques séquences avec le chien qui sont bien trouvées mais ça aurait pu aller tellement plus loin. Le manque de conflits participe également à l'ennui ressenti : même si le black a des difficultés à accomplir sa mission, les auteurs n'insistent jamais assez dessus, si bien qu'au-delà du temps pris pour atteindre l'objectif, on ne ressent jamais la difficulté éprouvée par le personnage. Enfin, y a cette fin, vraiment risible, je me suis demandé si les auteurs avaient un peu fumé : tout ce suspense foireux (appuyé par un montage lourd) sur le comportement du chien... c'est creux et ça ne raconte pas grand chose malgré la durée de la séquence.
La mise en scène est correcte. Rien de très folichon, c'est parfois un peu maladroit dans le montage, mais ça passe quand même : on comprend facilement ce qu'il se passe, l'action est globalement lisible. Puis je trouve que les dresseurs ont fait du bon boulot : tant l'actrice principale que le chien se déplacent de manière naturelle devant la caméra, le montage aide à oublier qu'il y avait quelqu'un pour leur dire quoi faire, à chaque plan.
Bref, c'est pas génial, c'est mou, c'est mal structuré. Dommage.