Troublante métamorphose qui fait de l'ami familier, une barbare menace souterraine.Dans le ravage de la haine, les assassins sont parmi nous .
Romain Gary l'auteur de " Chien Blanc" dont est tiré le film a écrit « Il y a quelque chose de profondément démoralisant, troublant, dans ces brusques transformations d’une bête paisible et que vous croyez connaître en une créature féroce et comme entièrement autre. C’est un véritable changement de nature, presque de dimension, un de ces moments pénibles où vos petits rangements rassurants et catégories familières volent en éclats. Expérience décourageante pour les amateurs de certitudes. Je me trouvais soudain confronté avec l’image d’une brutalité première, tapie au sein de la nature et dont on préfère oublier la présence souterraine entre deux manifestations meurtrières. Ce que l’on appelait jadis l’humanitarisme s’est toujours trouvé pris dans ce dilemme, entre l’amour des chiens et l’horreur de la chiennerie" l semble que le roman de Romain Gary s’appuie en fait, sur une expérience vécue par l’écrivain et sa compagne, Jean Seberg, à Los Angeles qui avait recueilli un chien dans une rue. A plusieurs reprises, le chien avait attaqué des gens de couleur , Il faisait partie de ces animaux dressés à cet exercice, dans un Etat du Sud. Le roman de Gary, à travers la tentative de rééducation de l’animal, dénonce le racisme, mais aussi l’immobilisme des classes aisées blanches ..La fin du roman comme du film est terriblement désabusée et désespérante.