Vacuité et ennui dans un Los Angeles by night.
Ambiance clip, c'est beau, aseptisé, des jolies musiques pour nous distraire. C'était bien parti pourtant, sur du Kavinsky, qui semblait nous promettre 1h 35 d'intensité. Et c'est tout le contraire. Passée l'intro, on attend, on attend.. Et puis on n'attend plus. Il ne se passe rien. Pas comme un Coppola (la fille, hein) qui saurait sublimer le vide d'une existence. Non.
Le scénario tient sur une ligne, pas plus. Un mec, qui, d'ailleurs, joue d'habitude dans de jolis films indés, se balade la nuit dans de chouettes bagnoles. De temps en temps il prostitue sa conduite de pilote pour aider des petits malfrats. Point. Le seul suspense résidant dans ces courtes courses poursuites. Le visage volontairement neutre, Ryan Gosling s'est, parait-il, entiché de sa voisine de palier. S'ensuit une scène dans l'ascenseur que j'ai trouvée infinimment plus gênante que touchante. Très maladroit niveau communication, on peine à comprendre ce qu'il cherche. Bien sûr, c'était le but. Bien sûr, le spectateur est supposé transposer ce qu'il veut sur la neutralité du personnage. Ca se complique quand il s'agit de transposer sur tout le casting. Et sur toute l'histoire. Autant nous laisser tout faire, dans ce cas. Cette technique fonctionne sans nul doute dans bien d'autres films, mais là, ça ne prend pas. On ressort du film sans avoir compris quoi que ce soit, et sans qu'il nous ait rien apporté. Pas la moindre petite émotion, pas la moindre question, on ne se demande même pas ce qu'il est advenu des personnages, puisqu'en fait on s'en fout.