La stimulation de tous nos sens cinématographiques et de notre fibre artistique. Splendide.
Le pilote, cascadeur le jour, chauffeur pour les braqueurs la nuit, se voit mêlé à une affaire d'argent impliquant tout son entourage, lui y compris...
On a parlé de "Drive" comme la nouvelle bombe cinématographique de l'année et plus encore. Et vous savez quoi, il n'a pas usurpé ce titre. Nicolas Winding Refn fait d'une oeuvre de commande un pur chef d'oeuvre, une sorte de mélange quasi-parfait. Le fait est que le cinéaste sublime tout ce qu'il utilise dans son film : les acteurs, les images, son scénario. Ryan Gosling et Carey Mulligan sont parfaits, et tous les seconds rôles ont quelque chose d'unique dans chacune de leurs apparitions. Les images et ce qu'en fait le metteur en scène ? Ce sont de véritables peintures. Pour la comparaison, ces images sont à "Drive" ce qu'elles étaient à "Barry Lyndon". Et le scénario, qui sur le papier correspondait davantage à un film du genre "Fast and Furious", et qu'on aurait facilement pu imaginer se balader dans les mains d'un sympathique mais quelconque yes-man, est magnifié par une mise en scène absolument sublime, tel point qu'elle pourrait devenir une véritable référence, faisant ressortir tout ce qu'il y a de bon (et beau) dans ce qu'elle montre. C'est languissant et romantique, et c'est sans doute sa plus grande qualité. La fin quant à elle, évoque les plus grands moments du cinéma de Sergio Leone, revisités par le ciné des années 2000. Le Chauffeur, s'en va, soleil couchant à l'horizon, en ayant fini avec ses tracas, tel un Clint Eastwood dans son Homme Sans Nom. Clint était le Manchot, Ryan est aujourd'hui le Chauffeur. La comparaison ne vous suffit pas ?
"Drive" est un film presque parfait. Presque car il n'est pas aussi jouissif que je ne l'aurais pensé, et voulu. Mais tout cela est relatif. L'attente tue un film. De ce point de vue, "Drive" s'en sort grand vainqueur, alors. Entre le Michael Mann esthète de "Collateral" et "Miami Vice", et le "Guerrier Silencieux" du même danois Winding Refn, "Drive" est une définition même du cinéma que j'affectionne. Celui qui sublime par l'image l'histoire, le silence par la musique. Le vrai scénario du film, c'est son savoir-faire. Il fallait quelqu'un pour transcender ces thèmes et l'essence même de l'idée cinématographique, jusqu'à son extension, mondiale. En l'occurrence, c'est un génial danois qui offre la crème de la crème du cinoche américain. Universel, "Drive" n'est même plus un thriller, c'est un genre à lui seul. Somptueux.