Trop souvent je me suis servi de ce film pour disparaître un court instant dans les méandres de mon fort intérieur.
Si j'oublie très souvent de citer Drive dans les nombreux classements de mes films préférés, c'est pourtant vers celui ci que mon coeur se tourne lorsque j'ai besoin de réconfort et de retrouver foi en un romantisme pétri de pudeur et d'élégance.
Ici pas de grands discours ou de "grand gesture",
Le spectateur est invité à contempler l'intérieur même de deux âmes esseulées semblant s'être trouvées et comprises en un regard.
Un moment suspendu de douce légèreté en parallèle d'une vie triste et monotone. Puis, comme un rappel que la vie est parfois injuste et que le bonheur n'est qu'une intermittence lorsqu'il n'est pas qu'un espoir, le tragique et la violence nous ramène à la réalité.
Drive offre un panel de personnages extrêmement stéréotypés et bavards qui permettent à notre protagoniste de contraster et transpercer l'écran par ses silences et le mystère qui l'entoure.
(Je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour Gaspard Ulliel dans Juste la fin du monde de Xavier Dolan, je réalise ce rapprochement en écrivant cette critique.)
Ryan Gosling livre une performance à couper le souffle. C'est simple, il ne dit rien, et on ne voit que lui.
Côté réalisation et mise en scène le film est une claque.
Chaque plan est d'un esthétisme à couper le souffle soutenu par une des meilleures BO de ces 15 dernières années.
En résumé, tant sur le fond que sur la forme, Drive est une oeuvre immense à voir et à revoir.