Le Transporteur sonne toujours deux fois

Pour son 8e long-métrage, l'excellent réalisateur danois Nicolas Winding Refn délaisse le cinéma expérimental pour se consacrer à son genre de prédilection : le polar moderne, nerveux et violent. Très proche de son premier film, Pusher, cette adaptation du roman "Drive" de James Sallis met en scène un charismatique mécanicien, occasionnellement cascadeur pour le cinéma hollywoodien et chauffeur pour divers gangsters, qui va se retrouver dans une merde noire après avoir accepté le boulot illégal de trop.


C'est la jeune étoile Ryan Gosling qui endosse cet être solitaire, quasi-muet, aussi énigmatique que doué dans son domaine. L'acteur américain s'impose et crève l'écran, sa présence en tant que rôle principal étant tout bonnement impressionnante. Notre héros s'amourache d'une jolie voisine (la révélation de Never Let Me Go Carey Mulligan), s'attache à son jeune fils de huit ans et va, pour les aider, aider son mari récemment sorti de prison à payer sa dette envers des truands l'ayant protégé en prison (l'excellent Oscar Isaac, l'ordure à rimmel de Sucker Punch).


Autour d'une mise en scène comme d'habitude soignée, usant de parfaits slow-motions alternés avec des séquences d'action réussies, Refn casse la baraque en narrant une histoire au préalable simple, dont les similitudes avec Le Transporteur ne sont pas à épargner mais qui reste néanmoins non seulement plus virulent mais aussi plus poétique. La musique de Cliff Martinez et les quelques titres electro apportent une atmosphère électrisante au long-métrage, en faisant une œuvre singulière immédiatement hypnotisante.


Ainsi, avec son casting inattendu (le fabuleux Bryan Cranston, l'omniprésent Ron Perlman, l'oublié Albert Brooks...), sa photographie bouleversante et son scénario malin nous entrainant peu à peu dans une tourmente violente et atypique, nous garantissant autant de séquences d'action que d'hémoglobine (la séquence de l'ascenseur possède un contraste à tomber) Drive est la vraie surprise de la rentrée 2011 et une nouvelle bombe à ajouter au palmarès de Nicolas Winding Refn.

MalevolentReviews
8

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Créée

le 5 avr. 2019

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