On raconte qu'il avait un scorpion trônant sur son dos.
C'est l'histoire d'un homme, cascadeur de jour et chauffeur pour des organisations criminelles la nuit. C'est l'histoire de sa rencontre avec une femme qui va le changer, pour qui il va essayer de donner une vie meilleure. Au risque de tout perdre lui même. Voila le pitch de Drive, bombe cinématographique du très talentueux Nicolas Winding Refn. Cet homme à la veste blanche affublée d'un scorpion dans le dos, parfait anti héros, va se lancer dans une quête improbable afin de, pour une fois, faire le bien autour de lui. Et Refn nous invite à le suivre dans son épopée qui va nous entraînée dans les 4 coins de Los Angeles au rythme d'une musique magistrale et captivante.
Car ce film est un gigantesque enchantement fait pour enchanter le spectateur devant une beauté infinie, la beauté qui accompagne Refn dans chacun de ses films.
Chaque plan, chaque cadre, chaque mouvement de caméra, nous montre ce qu'est le talent, et ce qu'est la vraie beauté du cinéma. Le talent de faire passer le spectateur devant l'émerveillement d'un ralenti splendide à une scène d'une violence inouïe. Des images qui prennent vie et prennent du sens minutes après minutes. Oui Refn réalise ici un travail de mise en scène d'une beauté absolue et d'une photographie impeccable et magnifique. Je pense en tout particulier à la scène de l'ascenseur, qui est une des plus belles séquences jamais réalisée lors de cette dernière décennie, et qui marquera le film de son empreinte.
C'est littéralement un tableau vivant dressé devant nos yeux dans lequel des acteurs magnifiques nous livre un modèle d'interprétation. De Ryan Gosling, stupéfiant de mutisme et d'introversion, qui s'ouvre finalement à la vie au détour d'une rencontre dans un couloir d'immeuble, à Albert Brooks, génial bad guy, plein de sadisme et de violence, en passant par Bryan Cranston, père de substitution du héros très juste et protecteur, ou encore Carey Mulligan, alter ego du personnage de Gosling, tous sont fabuleux. Et Refn, caméra en main dirige à merveille ces acteurs de talent dans cet univers de beauté recréé dans Los Angeles.
Oui Drive est un chef d'oeuvre à part, celui d'un réalisateur à part qui sait ce qu'est la beauté du cinéma et qui le démontre films après films. Une leçon de cinéma à voir et à revoir.