"Drive" est un film très expressif, et pourtant il y a peu de dialogues et d'action.
"Drive" est un film très expressif, même s'il contient peu de dialogues et d'action. Tout se joue dans le regard des acteurs (dont un Ryan Gosling magistral), la photographie jouant notamment sur la lumière, et la musique de Cliff Matinez. "Drive" est également marqué par un évident contraste, lorsque la violence vient perturber le rythme paisible du récit.
"Drive"... un film que les critiques et spectateurs ont adoré. Etonnement, je ne ressens pas cet enthousiasme qui ressort de beaucoup de critiques de ce film. Ce film, certes, est excellent, mais il ne m'a pas autant captivé; ou plutôt il ne m'a pas marqué. Peut-être est-ce parce que j'ai vu le film en anglais, et que j'ai sûrement du zapper l'une ou l'autre information, je ne sais pas. Toujours est-il que, après hésitation, j'ai quand même décidé d'écrire cette critique que voici, même si je sais que ce ne sera pas ma meilleure, vu que je n'ai pas été totalement attentif au film...
L'histoire de "Drive" est assez recherchée. Le personnage principal, campé par un Ryan Gosling au top, n'est autre qu'un banal conducteur. Le jour, il travaille en tant que cascadeur pour des films, tandis que la nuit, il sert de conducteur pour des voleurs et autres hors-la-loi, parce qu'il est le meilleur dans son domaine, à savoir la conduite.
Seulement, sa petite routine va être bouleversée par deux événements, l'un positif et l'autre négatif. D'un côté, il va faire connaissance avec Irène, sa voisine d'appartement incarnée par Carey Mulligan, et passer du bon temps avec elle et son fils. De l'autre, un braquage va tourner mal, causant la mort du mari d'Irène sorti de prison, que le personnage de Ryan Gosling avait choisit d'aider... Dès lors, le "driver" va se venger sur ses commanditaires et faire de son mieux pour protéger Irène...
Le Festival de Cannes a vu juste en comparant le Ryan Gosling dans "Drive" à Steve McQueen, façon "Bullit". L'acteur crève l'écran par son jeu d'acteur. Il incarne parfaitement cet homme costaud, qui n'a peur de rien, mais qui est solitaire et qui possède un coeur. La solitude de son personnage est admirablement bien présentée au début du film, à travers de longues scènes sans dialogue, dont les scènes où il conduit sa voiture dans un mythique Hollywood plongé dans la nuit. Une véritable force d'expression sort de ces scènes, de cet acteur et de tout les atouts techniques ou autres qui les accompagnes, dont la mystérieuse et calme musique de Cliff Martinez, qui fait du beau travail ces temps-ci (à noter son travail dans le récent "Contagion" de Steven Soderbergh).
Les scènes où il fait connaissance d'Irène et où il passe du beau temps avec elle nous prennent au coeur tant elles sont lyriques, alors que ces scènes ne se traduisent pour la plupart que par des regards silencieux pleins de sens et une photographie jouant sur la lumière claire. Je ne parle là que pour le début du film...
A partir du moment où les choses se mettent à tourner mal, le film bascule dans un univers sombre, moins lisse, et plein de violence. C'est logique, il fallait s'y attendre... au blanc succède le noir, jusqu'à ce que le blanc revienne, à la fin. Le réalisateur Nicolas Winding Refn parvient à utiliser des ingrédients inhabituels pour illustrer cette histoire qui repose cependant sur quelque chose de commun: une histoire d'amour – si on peut dire ça – , puis quelque chose qui la bouleverse. Il est évident que "Drive" est plus subtil que l'on ne le pense.
Cependant, une grande quantité de violence est montrée dans ce film. Etait-il réellement nécessaire d'aller si loin que ça? En tout cas, les scènes de violence ont cet avantage qu'elles marquent le film d'un sérieux contraste, suite aux scènes paisibles les précédant. Un constraste qui suscite un étrange ressenti. Beaucoup de scènes sont assez étrange. Par exemple, comment ne pas trouver étrange cette scène – vers la fin – où le "driver" utilise un masque, masque qu'il utilise pour doubler un acteur dans la cascade d'un film. C'est le rythme calme et soudainement ébranlé par moments qui crée aussi cet aspect contrasté qui surprend et rend étrange.
"Drive" est une expérience cinématographique très intéressante, même si elle ne m'a pas tant marqué que ça, sans doute en raison du calme de la plupart de ses scènes.