Il est tout de même assez rare que je mette une aussi bonne note pour un film au scénario si classique et remâché tellement de fois qu'il ne ressemble plus à rien. J'avais fait de même avec Duel de Spielberg car ce dernier prouvait qu'une excellente réalisation pouvait tout à fait rééquilibrer un scénario poids plume.
C'est exactement le cas avec Drive. Je le dis tout de go, ce film vaut 7/10 uniquement pour sa réalisation. Cela faisait longtemps que je n'avais pas autant joui des yeux (et des oreilles, mes aïeux quelle BO 80's du diable !) devant un film. Le point supplémentaire, vous l'aurez compris, est attribué à Ryan. Mon amour pour lui n'étant plus un secret pour personne (sauf pour lui, mais le temps est un allié de choix).
Bref, Drive est un beau pied-de-nez au spectateur qui s'attendait, de par le titre et le pitch de l'œuvre, à voir un Transporteur 12 avec une pointe de Fast and Furious. C'est-à-dire un film réalisé à la truelle avec un montage épileptique. Il en est alors strictement rien. Le film fait également du temps son allié pour instaurer une ambiance absolument délectable, faite de regards appuyés et du « tic-tic » d'une montre. Et les rares scènes de poursuites en voiture sont réalisées avec soin, laissant la place à de beaux plans et des ralentis qui ne gâchent rien.
Un des seuls reproches que je pourrais avoir envers ce film est l'excès de violence assez soudaine dans la troisième partie du film. Peut-être est-ce encore une ruse pour tromper le spectateur mais elle m'a, pour ma part, un peu gâché ma fin. Certes, il y avait très certainement le désir de montrer ce personnage comme quelqu'un de froid, taciturne mais pouvait facilement péter un câble (comme un Léon par exemple) mais au point de voir verser des litrons de sang comme grand final, ce n'est plus surprendre, c'est gifler son auditoire.
Petit dommage donc mais qui n'entame pas totalement la profonde affection que j'ai eu pour ce film. Certes, il ne raconte rien de bien transcendant mais il le raconte vraiment, vraiment très bien.