Il arrive assez régulièrement qu'un film soit tiré vers le haut par la critique ou par l'audience, mais je ne cède pas facilement aux sirènes des goûts de masse. Il me paraît en effet difficile de faire rivaliser Titanic de Cameron et Bienvenue chez les Ch'tis de Dany Boon qui firent pourtant presque autant d'entrées en France.
Aussi quand on a commencé à me parler de Drive, je n'y ai prêté qu'une oreille faussement attentive, le titre et le pitch réduisant le film a une vulgaire salade de Taxi, Transporter et Fast and Furious.
Et puis quand même, Drive est devenu une véritable épidémie. Pas moyen de fréquenter des gens sans en entendre parler. Même ceux qui ne l'avaient pas vu en parlaient comme du dernier joyau de la Terre, unanimement convaincus par leurs amis respectifs.
Alors oui, un peu curieux, prêt à être déçu, je suis allé voir Drive. Et je n'ai évidemment pas été déçu.
L'histoire ne m'a pas plus marquée que ça, mais je ne crois pas que ce soit la force du film. Non, ce qui est frappant -hormis l'acteur principal- c'est la scène d'introduction. Cette scène sans effusion de parole, qui avance au rythme lent et entêtant de Tick of the Clocks, de The Chromatics (la bande originale vaut le détour), et qui d'emblée m'a rappelée les premières minutes de The Dark Knight. Alors, j'ai su.
Drive est le mélange d'un Ryan Gosling époustouflant -calme, violent, tendre, beau, fou, silencieux- que j'ai redécouvert comme acteur talentueux, d'une bande son sur mesure et d'une réalisation qui n'a rien à envier à mes films préférés.
C'est à voir non par pour le fond -sa seule faiblesse- mais pour la performance, pour le plaisir des yeux et des oreilles.
"A day, a brighter day, when all the shadows, will fade away" (Riz Ortolani, Oh My Love)