Drive par Ludovic Stoecklin
Wahouuuuuu, je sors tout juste de la salle, et c'est tout ce qui me vient en tête, une claque monumentale comme j'aimerais en prendre plus souvent. Pourtant la bande annonce ne m'avait pas du tout convaincu, ne connaissant que très peu le travail de Nicolas Winding Refn, hormis Bronson que j'avais adoré.
Je pensais avoir à faire au préalable à une fusion entre du Fast and Furious et du Michael Mann, autant dire rien de très engageant.
J'étais tellement loin de la réalité, j'ai été soufflé par la maitrise de la mise en scène, par la poésie, par la dualité qui se dégage de Drive. Rien n'est laissé au hasard, chaque ralenti, chaque regard, chaque silence apporte quelque chose de supplémentaire. Comme quoi même après une quinzaine d'années à suivre des films de toutes générations, il est encore possible d'être bluffé dans ces bonnes vieilles salles obscures, et rien que pour ça je vous recommande chaudement ce petit bijou.
Edit : C'est ce que j'avais écris quelques heures seulement après avoir vu le film au cinéma.
Deux ans plus tard et après avoir revu le film trois fois et quasiment la filmographie complète de Nicolas Winding Refn, je peux dire que sa reste l'un de ses meilleurs si ce n'est mon préféré.
Ce qui est intéressant, c'est l'évolution du traitement de la violence dans sa réalisation, là où ça se prêtait davantage dans Bronson ou Pusher, il l'a traite de manière bien plus frontale dans Drive ce qui se verra encore visible dans Only God Forgives.
J'ai souvent lu que Drive n'était qu'un film de commande, trop commercial, que Winding Refn était passé du côté du obscur blablabla. Oui mais non, son style a toujours été le même et ne change pas non plus ici, il ne fait qu'évoluer au fur et à mesure de son expérience. On retrouve ici aussi une mise en scène gracieuse, esthétisé à l’extrême, des plans inoubliables, un choix de musique pertinent et marquant. Et surtout des acteurs charismatiques avec une présence naturelle qui n'ont pas besoin de beaucoup de lignes de dialogues pour en imposer, ici Ryan Gosling le fait avec brio.
Sur ce, je vous laisse, je vais attendre que la nuit tombe puis mettre Nightcall à fond en roulant au hasard dans les rues sombres de Nice avec un air cool !